Société
Societé: Niger : Revoir notre rapport au travail : une urgence pour faire décoller le pays !

Le travail, pierre angulaire du progrès humain, semble avoir perdu sa valeur dans notre société. Pourtant et c’est connu de tous, aucune nation ne peut aspirer à se développer sans un respect profond pour cette vertu essentielle. Au Niger, les germes de notre sous-développement se nourrissent, entre autres, d’un rapport au travail dévoyé et d’une tendance alarmante à privilégier l’assistance, les raccourcis, et les privilèges immérités. Si nous ne changeons pas radicalement cette mentalité, nos aspirations au progrès risquent de rester des chimères pour longtemps encore.
Le travail méprisé, le mérite galvaudé
Un des points de bascule historique pour notre pays a été l’ère de la « démocratie », inaugurée au sortir de la Conférence Nationale Souveraine. Cette période, bien que marquante pour l’enracinement des valeurs dites « démocratiques », a bouleversé le rapport au mérite. L’administration publique, autrefois sanctuaire des valeurs de rigueur et d’intégrité sous Kounché, est devenue un terrain de jeu où les nominations sont dictées par les appartenances politiques et les accointances claniques plutôt que par les compétences et le travail acharné. Il est dès lors devenu courant de voir des cadres promus à de hautes fonctions sans jamais avoir fait preuve d’un quelconque mérite professionnel. Cette situation a non seulement sapé la motivation des travailleurs intègres, mais elle a aussi érigé en modèle une culture où le travail n’est plus un levier d’ascension sociale.
L’administration publique est devenue peu performante et incapable de répondre aux besoins des citoyens. Comment alors espérer le progrès si ceux qui doivent être les moteurs sont eux-mêmes les produits d’un système qui récompense la médiocrité et l’appartenance clientéliste ?
La quête du gain facile : une gangrène sociale
La mendicité est un autre exemple qui illustre notre rapport malsain au travail. Certes, cette pratique trouve ses racines dans des réalités économiques et sociales difficiles. Cependant, elle est devenue pour certains une stratégie délibérée pour éviter les efforts nécessaires à une vie décente. Dans nos rues, des adultes en bonne santé, capables de travailler, préfèrent tendre la main que de se lever tôt pour subvenir à leurs besoins. Cela ne peut qu’affaiblir l’éthique du travail dans notre société et propager l’idée qu’il est acceptable de vivre aux dépens des autres.
De même, la prolifération des marabouts et des charlatans dans nos villes et villages démontre une volonté croissante de contourner l’effort. Certains d’entre eux, sous le couvert de la religion, prospèrent sur les désirs de citoyens prêts à tout pour réussir sans fournir de labeur. Ceux qui les consultent espèrent des miracles : des promotions au travail, des richesses instantanées ou des succès sans mérite. Cette quête de raccourcis sape profondément les fondements de notre société.
Les illusions de la dépendance : le cas de certaines femmes
Dans les milieux urbains et dans certaines campagnes, une grande partie de la gent féminine attend souvent qu’un mari généreux prenne en charge leurs besoins et ceux de leurs familles. Cette mentalité, issue de certains aspects de notre culture, limite le potentiel énorme que représente la participation des femmes à l’économie. Au lieu de valoriser leurs compétences et de contribuer activement à la société, certaines se contentent de miser sur leur charme pour subvenir à leurs besoins. Pourtant, les femmes nigériennes, comme ailleurs, ont démontré qu’elles pouvaient exceller lorsqu’elles s’investissent dans le travail productif.
Repenser notre avenir : vers une révolution socio-culturelle
Pour amorcer un véritable décollage, le Niger doit revoir son rapport au travail. Ce changement commence par une réforme en profondeur de nos institutions pour rétablir la valeur du mérite. Les promotions dans les hautes fonctions de l’Etat doivent être basées sur les compétences et les performances, et non sur certaines considérations complaisantes. Il faut instaurer une culture de l’évaluation et de la reddition des comptes à tous les niveaux.
En parallèle, il est impératif de valoriser les métiers manuels et agricoles, qui restent souvent dépréciés. L’entrepreneuriat doit être encouragé, surtout parmi les jeunes, avec des politiques incitatives et un meilleur accès aux financements.
Enfin, nous devons mener une véritable campagne de sensibilisation pour réhabiliter le travail comme un vecteur d’épanouissement personnel et de transformation sociale. Cela implique de combattre les pratiques de mendicité, de lutter contre les illusions des marabouts, et de promouvoir l’émancipation économique des femmes.
Le développement du Niger ne pourra se faire sans une transformation radicale de notre société. Nous devons réapprendre à valoriser le travail et à récompenser le mérite. La recherche de raccourcis, l’assistance, et la dépendance ne feront que prolonger notre retard. Relever ce défi demande une prise de conscience collective.
Travaillons avec ardeur et intégrité, car c’est par la sueur de nos fronts que nous pourrons bâtir un Niger prospère.
Chronique hebdomadaire du Mercredi 1er Janvier 2025 signé Kafiniger
Mahamadoulkafi Djibrilla est Docteur en soins infirmiers, il est aussi Analyste, Chroniqueur, Chercheur Indépendant et blogueur. Constamment, il se prononce sur les grandes préoccupations du moment. Ses analyses abordent les enjeux et défis liés au contexte actuel de notre pays, et au-delà les pays de l’Alliance des Etats du Sahel.
Société
Assainissement total piloté par les communautés (ATPC) : Quatre communes des départements de Guidan Roumdji et Bermo ont reçu leurs certifications de fin de défécation à l’air libre

Les cérémonies officielles consacrant cette issue ont été organisées respectivement le 13 et le 15 mai dernier à Bermo et à Guidan Roumdji. Ce sont quatre communes qui y sont consacrées. Il s’agit des communes de Guidan Roumdji et Guidan Sori pour le département de Guidan Roumdji et Gadabeidji et Bermo pour le département de Bermo.
Ces deux cérémonies rentrent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Hydraulique Rurale Appui au Secteur Eau Assainissement (PHRASEA) ; programme de la Coopération Suisse, mis en œuvre par l’ONG Helvetas Suisse inter corporation sous tutelle du Ministère de l’Environnement, de l’Hydraulique et l’Assainissement à travers des ONGs locales sur une durée de 10 à 12 mois.
Le processus est conduit de façon participative avec l’objectif d’amener ces communes fin de défection à l’air libre.
Pour ce faire, deux ONG (AGIR et GSC Taimakon Manoma) ont été recrutées pour la conduite de cette approche respectivement dans les départements de Bermo et Guidan Roumdji. Par la suite, deux comités départementaux et régionaux sont mis en place, composés des services sectoriels concernés et des acteurs communautaires pour l’évaluation de l’état des villages concernés. Chaque comité est présidé par le préfet pour le département et le gouverneur pour la région. Une fois admis, une cérémonie de certification est organisée pour officialiser la fin de défécation à l’air libre dans les entités concernées.
La première cérémonie officielle consacrant la fin de défécation à l’air libre du département de Bermo a été organisée le 13 mai 2025 dans ladite commune sous la présidence du gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur général de police Issoufou Mamane.

La particularité de cette cérémonie, il faut le noter, c’est pour la première fois au Niger qu’un département entier de surcroit pastoral est certifié à la fin de défécation à l’air libre, et cela, grâce aux efforts de l’ensemble des acteurs (le travail de l’équipe de l’ONG, des membres des comités et l’adhésion des populations). Il s’agit du département pastoral de Bermo qui a bénéficié de la construction de 3 334 latrines dans 147 villages dudit département pour une population estimée à 27.393 habitants.
Le préfet du département de Bermo, le capitaine Atto Marankan qui s’est réjoui du résultat enregistré dans son département, a saisi cette occasion pour remercier aux noms des plus hauts autorités, la Coopération Suisse, l’ONG Helvetas Suisse corporation et ses partenaires locaux. Il a par ailleurs rendu un hommage mérité aux populations dudit département qui ont parfaitement adhéré à l’approche communautaire dont le résultat reste historique.
Le Préfet a également rendu un hommage particulier à l’ancien Directeur Départemental de Hydraulique et l’Assainissement Mr Maman Abdou Issoufou, aujourd’hui Chef d’Antenne du projet Ruwa Da Tsapta /Tahoua, pour le rôle qu’il a joué pour l’atteinte de ces résultats.
En procédant à la certification, le gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur général de police Issoufou Mamane a souligné l’importance que revêt cette cérémonie.
Tout en saluant les partenaires dans le cadre la mise en œuvre du programme hydraulique rurale appui au secteur eau assainissement, le gouverneur a réaffirmé son engagement à faciliter l’atteinte des objectifs assignés à ce programme qui cadre avec la vision du chef de l’Etat et dont l’importance pour les populations n’est plus à démontrer.
Pour leur part, l’administrateur délégué et les populations des communes du Bermo et de Gadebeidji ont pris la parole pour remercier les partenaires techniques et financiers ainsi que les autorités pour leur engagement en faveur du bien-être des populations.
Aussi, l’on note la participation à ces cérémonies du représentant du Projet d’approvisionnement en eau potable, Ruwa da Tsapta de Tahoua en abrégé RUTSATA dans le cadre de la synergie entre les projets et programmes mis en œuvre par l’ONG Helvetas qui est au Niger depuis 2012 et dont l’approche est l’appui à la gouvernance locale, plus précisément appui à la Maîtrise d’Ouvrage par les Collectivités Territoires (MOCT).
Le Préfet a également rendu un hommage particulier à l’ancien Directeur Départemental de Hydraulique et l’Assainissement Mr Maman Abdou Issoufou, aujourd’hui Chef d’Antenne du projet Ruwa Da Tsapta /Tahoua, pour le rôle qu’il a joué pour l’atteinte de ces résultats. La cérémonie a pris fin avec la présentation des chants et sketch dédiés à l’assainissement total piloté par les communautés.
Par ailleurs, Dr Bizo Betou représentant Helvetas a souligné le processus ayant conduit à l’atteinte de cet important résultat obtenu pour la première fois dans un département pastoral. Ce travail a été le fruit des consultations et partages d’expériences avec les acteurs des autres régions et l’engagement des autorités de la région de Maradi.
La deuxième cérémonie consacrant la certification des communes de Guidan Roumdji et Guidan Sori a été organisée le 15 mai 2025 à Guidan Roumdji.
Ainsi, tout au long du processus qui a duré 12 mois, 19 818 latrines ont été construites au profit des ménages des communes de Guidan Roumdji et Guidan Sori. A ce niveau également, les autorités se sont, tour à tour, relayées pour remercier les donateurs ainsi que les populations pour leur adhésion massive et la réussite de l’activité
À l’issue de la cérémonie de certification de fin de défécation à l’air libre, un témoignage officiel de satisfaction a été décerné à l’ONG Helevetas par le Gouverneur de la région de Maradi pour ses actions en faveur de la population de la région.
Mamane A Jaharou
Société
Société : LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ DANS LE DÉPARTEMENT DE TANOUT

Démantèlement de deux réseaux criminels, par la Direction Départementale de la Police Nationale (DDPN) de Tanout (Région de Zinder)
Le premier réseau criminel démantelé, est actif dans le vol et le recel, notamment ceux des téléphones portables, ainsi que dans la mise en circulation de fausses monnaies.
L’opération fait suite à l’exploitation de renseignements ayant permis d’identifier un gang responsable d’une quinzaine de vols entre Tanout et la ville de Zinder.
Le groupe criminel se compose de cinq (5) individus, dont trois (3) spécialisés dans les cambriolages et deux (2) dans la falsification de billets de banque.
Les perquisitions menées entre le vendredi 9 et le dimanche 11 mai 2025 ont conduit à la saisie de plusieurs objets dont :
– onze (11) téléphones portables de marque Android ;
– cent (100) grammes de chanvre indien et
– 85 000 francs en faux billets en coupure de 5 000 francs.
Le second réseau de malfrats a été démantelé dans la ville de Tanout, au quartier « Matassa ».
Ce réseau est spécialisé dans le vol de bétail, le recel d’objets volés et l’abattage clandestin.
En effet, c’est suite à l’exploitation d’un renseignement signalant des activités criminelles dans ce quartier et une déclaration de vol concernant un bœuf dont les traces ont mené à une maison, qu’une opération a été menée le samedi 17 mai 2025.
L’intervention a permis d’interpeller deux individus.
Les perquisitions menées à leur domicile, ont permis de découvrir :
– un bœuf d’une valeur de 150 000 francs ;
– quatre brebis de variété balami d’une valeur totale de 600 000 francs ;
– une dizaine de couteaux ;
– une corde et un plateau destiné à la boucherie.
Selon les plaintes enregistrées à la Direction Départementale de la Police Nationale de Tanout, ces individus sont responsables d’une dizaine de vols de bétail, avec un préjudice estimé à 3 000 000 francs CFA.
Source: Service com de la police nationale
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