Enquête
Violations des droits humains et leurs implications chez les jeunes migrants : Résultats d’une évaluation de base dans les départements de Kantché et Tessaoua
À l’instar des autres pays du Sahel, le Niger fait face aux mouvements migratoires des jeunes. Qu’il s’agisse de l’exode rural vers les centres urbains ou des déplacements irréguliers vers l’étranger, ces mouvements sont en général liés aux facteurs démographiques, notamment la raréfaction des terres agricoles et l’insécurité, le tout exacerbé par la dégradation des conditions climatiques. Face à un environnement volatile et insécure, les mouvements migratoires apparaissent donc pour plusieurs ménages comme une stratégie de survie.

Même si ces déplacements apparaissent souvent comme une expérience positive et enrichissante pour beaucoup, il reste évident que sans une gouvernance fondée sur les droits humains à l’échelle nationale et internationale, les migrants peuvent se retrouver vite dans des situations difficiles et où leurs droits fondamentaux sont violés. Qu’ils soient en transit, aux frontières ou dans les pays de départ ou de destination, les droits des migrants ne sont pas systématiquement respectés (HCDH[1], 2022).
Les violations des droits à l’encontre des migrants, surtout les jeunes, pourraient prendre plusieurs formes. La privation des droits civils et politiques est fréquente et prend la forme détention arbitraire, de torture ou d’absence d’une procédure régulière. La violation des droits économiques, sociaux et culturels est aussi permanente. Il peut s’agir de violation de droit à la santé, au logement, à la terre, à la famille ou à l’éducation. Le déni des droits des migrants est très souvent lié à des lois discriminatoires et à des préjugés et des comportements xénophobes profondément ancrés1. Dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG), le Niger s’est engagé à renforcer l’accès des citoyens aux droits fondamentaux et de réduire l’extrême pauvreté en renforçant la résilience des personnes et des communautés. Toutefois, pour atteindre cet objectif, des actions concrètes et adéquates sont nécessaires. La formulation de ces actions doit s’appuyer sur une connaissance précise des facteurs en jeu et des circonstances. Et cette connaissance devrait reposer sur des évidences tirées d’un ensemble de données probantes.
Malheureusement, très peu de données sur les migrations sont disponibles au Niger. C’est dans cette optique que l’Ambassade Royale du Danemark auprès du Niger, à travers OXFAM Danemark, a initié et financé le projet d’appui au renforcement de la « Gouvernance Démocratique et des Droits Humains au Niger » (GDDH).
Dans le cadre de ce projet, le consortium composé des ONGs CADEL, ONEN et GRADE Africa[2] a travaillé en faveur d’un « Appui à l’inclusion sociale et à la promotion des droits des jeunes et femmes migrants dans les régions de Maradi (Tessaoua) et de Zinder (Kantché) ». Le travail de ce consortium est accompagné par un volet d’apprentissages. Ce volet est mis en œuvre à travers une approche mixte d’investigation alliant le qualitatif et le quantitatif. Une évaluation de base a été réalisée dans les communes d’intervention du projet à savoir Kourni et Tsaouni dans le département de Kantché et Korgom dans le département de Tessaoua. Cette évaluation a permis de faire le point sur les droits des populations en situation de mobilité et de dresser une typologie des droits violés. Cet exposé présente les résultats de cette évaluation ainsi que leurs implications chez les jeunes migrants.
Tortures et traitements inhumains ou dégradants dans les pays d’accueil ou de transit
Le respect des droits et libertés des migrants dans le pays d’accueil ou de transit est soutenu par plusieurs conventions et traités internationaux comme la Charte internationale des droits de l’homme. Cependant, dans les faits, les migrants sont victimes de plusieurs violations de leurs droits et libertés. En effet, les résultats de l’évaluation menée indiquent que les jeunes migrants sont victimes de plusieurs types de violation de leurs droits dans les pays d’accueil ou de transit.
Le droit le plus violé à l’extérieur est celui relatif à l’interdiction de la torture, de peines ou traitements inhumains ou dégradants. Cette violation a été évoquée par plus d’un jeune migrant de retour sur trois (35%). La deuxième violation concerne le droit à la vie. Cette violation a été déclarée par plus d’un jeune migrant de retour sur cinq. Ensuite viennent la violation du droit relatif à la liberté et la violation du droit relatif à la propriété. Ces deux violations ont été relatées par environ 16% des jeunes migrants de retour interrogés. Ces violations sont suivies par la violation du droit à la liberté de circulation, de résidence et le droit de demander asile, une violation mentionnée par 14% jeunes migrants de retour interrogés.
Ces statistiques sont appuyées par plusieurs récits. Certaines autorités coutumières et religieuses apportent des témoignages précis sur de nombreux jeunes migrants victimes de plusieurs violations des droits et libertés. Un chef de village interrogé témoignait :
« Il y’a même qui crachent sur eux. Ils ne veulent même pas qu’ils les approchent, ils leur disent que chez vous, vous n’avez pas de terre quoi ? Parfois même, ils sont tranquillement assis et la police vient les embarquer. Ils n’ont aucun droit, ce n’est que quand la personne se fait tuer qu’ils commencent à réagir. » (Haro[3], chef de village).
Ces violations de droits à l’endroit des migrants dépendent très souvent du pays d’accueil. Elles sont plus observées dans les pays où le contrôle du territoire échappe à l’État, comme la Lybie. Selon les récits des jeunes migrants de retour, ces violations sont plus fréquentes et plus diversifiées dans ce pays. Un des chefs de village interrogés affirme que :
« Selon ce qu’ils disent, ceux qui partent à la Libye souffrent le plus, il parait que quand on t’attrape tu as l’impression qu’ils vont t’ôter la vie, tellement ils te torturent. Tu peux faire des mois enfermés. Tu marches tranquillement et tu te fais attraper et emprisonner pendant des mois ». (Boukar2, chef de village).
On le perçoit, ces violations traduisent une certaine défaillance de l’État, avec un système judiciaire en faillite. Faut-il le rappeler, depuis la chute de Mouammar Khadfi en 2011, l’État et ses institutions sont devenus très fragiles et instables en Lybie. Beaucoup de groupes armés et bandits armés prolifèrent et imposent leurs lois à travers des actes de tortures, de demandes de rançon, d’emprisonnements sans motif et des exactions multiples. Malheureusement, toutes ces violations ont des conséquences néfastes non seulement sur la santé physique, mais aussi sur leur santé mentale des migrants, et au-delà même celle de leurs familles.
Violation de droit à la propriété et traitements dégradants dans les milieux de départ
La violation de droits des migrants n’est pas seulement observée dans les pays d’accueil ou de transit. Les résultats de cette étude font aussi cas de plusieurs violations des droits des migrants au niveau de leurs milieux de départ. Le droit le plus violé chez les migrants est le droit à la propriété. Cette violation a été partagée par 19% des jeunes migrants de retour interrogés. La principale raison qui pousse à cette violation est souvent l’endettement. En effet, dans la plupart des cas, les candidats à la migration s’endettent pour pouvoir migrer. Quand ils n’arrivent pas à rembourser cette dette, les personnes envers qui ils sont redevables portent très souvent plainte au niveau des autorités. Pour régler le différend, ces autorités ont tendance à hypothéquer une partie des champs des migrants en faveur du plaignant. Un responsable administratif d’une commune d’intervention tient ce propos :
« Si tu vois que le droit de quelqu’un est violé par le Chef de village, ce que la personne est partie avec le crédit de quelqu’un. Par exemple, quand tu pars en migration et que tu dois de l’argent à quelqu’un, il se plaint auprès du Chef, on fait venir ta famille et on prend une portion de votre champ en gage pour la donner à l’emprunteur jusqu’à ce que tu le rembourse. » (Tahirou2, responsable administrative d’une commune d’intervention).
À cette violation s’ajoute celle du droit relatif à l’interdiction de la torture, de peines ou traitements inhumains ou dégradants qui est soutenue par 15% des jeunes migrants de retour interrogés. Celle-ci est suivie par la violation du droit à la vie, déclaré par 17% des jeunes migrants de retour interrogés. Par droit à la vie, l’étude fait allusion à l’incapacité des habitants des localités à subvenir à leurs besoins élémentaires comme celui de se nourrir qui est la principale cause de la migration à plus de 80% des cas. La forte densité démographique dans ces localités, d’ailleurs un peu partout dans les régions de Maradi et Zinder, a provoqué une pression foncière. De nombreux paysans sont sans terre en dépit d’une augmentation du nombre des personnes à nourrir par l’agriculture. Un des Chefs des villages d’intervention du projet interrogé affirme que :
« Avant, je cultivais le champ avec mon père et mon grand-père. Mais, maintenant j’ai 4 enfants, tous chefs de famille. C’est toujours le même champ, rien n’à changer, sauf la diminution de la superficie à cultiver par chacun. Est-ce que l’agriculture peut nous suffire ? Le champ que mon père m’a laissé en héritage, nous sommes maintenant près de 50 personnes qui les cultivent pour se nourrir. Alors qu’avant nous ne dépassons pas 4. » (Kadri, Chef du village).
Bien que la migration permette d’acquérir une expérience riche, notamment dans la vie politique des jeunes, les migrants de retour sont victimes au même titre que les non migrants à la violation de leur droit politique. Ce sont environ 7% de jeunes migrants de retour qui déclarent être privés de leurs droits à une participation politique, contre 10% chez les non migrants.
Par ailleurs, il faut notifier que les violations de certains droits des migrants dans les milieux de départ ont des conséquences qui peuvent se transformer à des conflits familiaux et communautaires.
Violation des droits des migrants et conflits à l’échelle familiale ou communautaire
L’étude révèle que plus de la moitié des migrants de retour se heurtent à des conflits soit à l’échelle familiale ou communautaire. Les raisons de ces conflits sont en général ancrées dans un abus de confiance dont sont victimes les jeunes migrants. Pendant leur séjour à l’extérieur de leurs ménages, la plupart d’entre eux envoient de l’argent pour investir ou pour soutenir leurs familles. Ces envoies se font le plus souvent par l’intermédiaire d’un de leurs proches (amis ou membres de la famille). Le détournement de ces fonds engendre des tensions à leur retour. Ces conflits peuvent aussi engager les migrants entre eux, comme en témoigne un Chef de village qui affirme que :
« La plus grande plainte c’est entre les migrants eux même. Par exemple quand un va revenir au pays, un autre peut lui donner un colis à remettre à sa famille. Une fois arrivée, la personne peut ne pas tout donner. Quand l’autre apprend, ça devient un problème. Surtout s’il s’agit de l’argent. » (Moudi2, chef du village).
D’autres conflits sont liés à l’endettement. Il arrive que certains candidats à la migration contractent des dettes pour partir en migration comme expliqué en amont. Parfois, ces émigrants sont refoulés avant même d’arriver à destination ou juste une fois à destination. Il leur devient difficile, voire impossible, de rembourser leurs dettes. Une fois de retour au pays, ils font l’objet des tensions comme en témoigne un migrant de retour qui affirme que :
« Bien-sûr, quand tu rentres sans pouvoir payer la dette, si c’est une personne qui n’a pas de problème, elle peut te dire de laisser jusqu’à ce que tu retournes pour la payer, mais pour une autre, tu te débrouilleras pour payer. » (Balla2, migrant de retour).
Pour terminer, il y a des cas de divorces prononcés par les autorités coutumières ou religieuses à la demande des conjointes des migrants, très souvent à la suite d’une longue absence du mari migrant (plusieurs années). Une fois qu’ils reviennent au pays, les migrants font recours à la justice pour annuler le divorce comme en témoigne une autorité administrative d’une commune d’intervention qui explique :
« Quand tu laisses ta femme pendant plusieurs années, elle peut porter plainte contre ton père ou ton grand frère pour les contraindre à la divorcer. Quand c’est fait, tu vois un droit a été violé puisque ce n’est pas toi qui l’as divorcé. Une fois de retour au pays quand tu pars chez le Chef du village, il va te dire que c’est en présence des membres de ta famille que ça a été fait, donc tu pars à la justice, là où tu sais que tu auras gain de cause. » (Nomao2, migrant de retour).
Ces recours se soldent généralement par des tensions entre les familles ou entre les communautés et peuvent même se transmettre de génération en génération. Une des meilleures solutions pour prévenir ou réduire ces violations, une sensibilisation sur le respect des droits humains des migrants s’avère nécessaire. Toutefois, cela ne peut se faire qu’à travers des actions concrètes et inscrites dans la durée. Si elles sont conduites régulièrement, les campagnes de sensibilisation au sein des différentes communautés peuvent apporter un changement. Et ce sont ces types d’activités que les autres partenaires au projet GDDH mettent en œuvre dans les communes de Kourni et Tsaouni dans le département de Kantché et dans la commune de Korgom dans le département de Tessaoua. Une évaluation finale est prévue pour juger des avancées obtenues à la fin des activités du projet.
[1] https://www.ohchr.org/EN/Issues/Migration/Pages/GlobalCompactforMigration.aspx.
[2] Antérieurement appelée L’Initiative OASIS Niger
[3] Ce prénom est fictif. Le vrai prénom du participant a été remplacé pour des raisons de confidentialité.
Enquête
Lac de Guidimouni : un écosystème en péril sous la menace du changement climatique
Près de 100.000 habitants dépendent des eaux du Lac de Guidimouni, dans la région de Zinder. Mais aujourd’hui, ce réservoir de vie est en train de s’épuiser. Résultat, pertes de revenus des producteurs, insécurité alimentaire croissante et exode des jeunes vers le Nigeria et/ou la Libye. Derrière ce constat alarmant se cache une catastrophe écologique silencieuse, qui menace de faire disparaître à la fois un écosystème et tout un mode de vie.

Vue partielle du Lac de Guidimouni / Ph : M. ALI
Un site stratégique entre maraîchage et survie communautaire
Situé dans le département de Damagaram-Takaya, région de Zinder, le Lac de Guidimouni ou plutôt les mares de Guidimouni, comme les appellent certains chercheurs, regroupe deux plans d’eau essentiels à la vie socio-économique locale. La proximité du Lac avec les habitations a permis, depuis des décennies, la pratique du maraîchage, de la pêche et de l’élevage. D’après les chiffres de l’INS, la commune de Guidimouni compte en 2022, environ 99.774 habitants pour une superficie de 1.123 km². Ces populations, sédentaires ou nomades, dépendent fortement de ces mares pour leurs besoins quotidiens en eau et leurs activités économiques.

Localisation de la cuvette de Guidimouni et de son bassin versant à l’échelle de la commune. (BADAMASSI MALAM ABDOU Moutari, 2023, Dynamique actuelle de la cuvette de Guidimouni et ses conséquences socio-environnementales, Master de Géographie, Département de Géographie, Université André Salifou (Zinder), 77 pages)
Pour Maman Bachir Moudi, Chef du Service communal de l’environnement et de la lutte contre la désertification à Guidimouni, le phénomène d’ensablement du lac a fortement impacté les revenus des producteurs agricoles. « Les terres arables sont progressivement perdues, envahies par le sable charrié et entraîné dans le bassin. Un producteur qui gagnait autrefois entre 700.000 et 800.000 FCFA ne perçoit aujourd’hui plus que 300.000 FCFA », explique-t-il.
Mallam Moudaha est producteur maraîcher et pêcheur, habitant de la rive droite du Lac de Guidimouni et natif de la localité. D’après lui, le Lac représentait la principale source de revenus pour les populations de Guidimouni. « Sur ce lac, nous pratiquions le maraîchage et la pêche, qui occupaient une place centrale dans la vie de notre communauté. La pêche, notamment, était une activité très répandue chez les jeunes. Aujourd’hui, la situation s’est fortement dégradée. L’avancée du désert a rendu les terres autour du lac impropres à l’agriculture ».
Avec l’augmentation rapide de la population, les terres cultivables se font de plus en plus rares. « Autrefois, les familles étaient moins nombreuses et les cultures leur suffisaient à subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, certaines familles ne parviennent même plus à vivre trois mois avec les récoltes agricoles », fait observer Mallam Moudaha. Comme si cela ne suffisait pas, l’avancée du désert empêche toute culture de contre-saison. Ces cultures étaient pourtant essentielles pour compléter les récoltes agricoles et maintenir un certain équilibre dans leurs moyens de subsistance.

Formation végétale de la cuvette / Cliché. Badamassi Malam Abdou Moutari
« Ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui, ce sont les activités économiques. Autrefois, les familles tiraient d’importants revenus de la revente et de la transformation des produits maraîchers jusqu’à 600.000 FCFA par producteur et par saison. Mais à présent, ce sont des milliers de dattiers, de goyaviers, de papayers et de citronniers qui disparaissent peu à peu, victimes d’un phénomène climatique que nous ne comprenons toujours pas, ce qui réduit nos revenus », déplore Baba Dan Kako, producteur maraîcher et pêcheur, natif du village Killaloun situé à la rive gauche du Lac Guidimouni.

Images des dattiers et de citronniers autour du Lac de Guidimouni autrefois / Crédit Photo : https://visit-niger.com/listing/le-lac-de-guidimouni-zinder-niger
Toujours selon Baba Dan Kako, beaucoup de jeunes, de 18 à 35 ans, n’ont eu d’autre choix que de partir. Ils s’exilent vers le Nigeria et la Libye à la recherche d’activités génératrices de revenus, pour pouvoir envoyer un peu d’argent à leurs familles restées au village. Leurs parents vivent aujourd’hui dans une grande précarité alimentaire. « Cette situation ne peut pas durer. Si rien n’est fait, si aucune solution durable n’est trouvée, nous serons tous, un jour ou l’autre, contraints de quitter cette terre que nous aimons, emportés par cette catastrophe écologique et climatique », explique-t-il.
Le 21 octobre 2025, nous retrouvons Moussa Souley dans une petite ville du nord du Nigeria, où il vend désormais du café au bord d’une route poussiéreuse. À 28 ans, ce jeune originaire de Guidimouni n’aurait jamais imaginé quitter son village et son lac. « Là-bas, je vivais de mon jardin et d’un petit champ près du lac », raconte-t-il. Grâce aux cultures maraîchères et à la saison agricole, Moussa gagnait en moyenne 300.000 FCFA par récolte, de quoi subvenir modestement à ses besoins et soutenir sa famille.
Mais ces cinq dernières années, tout a basculé. « La terre s’est asséchée, l’eau a reculé, et les récoltes ont disparu », confie-t-il, le regard perdu. Les variations climatiques autour du lac Guidimouni – baisse du niveau d’eau, sols appauvris, vents violents et manque de pluie – ont réduit son exploitation à néant. « Nous avons essayé de tenir, mais chaque saison était pire que la précédente. On n’avait plus rien », ajoute Moussa Souley.
Face à l’impossibilité de vivre de son travail, Moussa a fini par partir, laissant derrière lui sa famille et ses terres. Comme beaucoup de jeunes de la zone, il a pris la route vers le Nigeria dans l’espoir de trouver un revenu et de reconstruire sa vie. « Je ne suis pas parti parce que je voulais. Je suis parti parce que la nature nous a chassés », dit-il avec amertume.
Des transformations écologiques alarmantes
Depuis 2017, « les deux plans d’eau sont devenus permanents, conséquence directe des bouleversements climatiques », explique Maman Bachir Moudi, Chef du Service communal de l’environnement. « Leur configuration évolue rapidement, modifiant les équilibres naturels et économiques, poursuit-il. Le site fait désormais face à une série de menaces environnementales : érosion éolienne et hydrique, remontée des températures, inondations répétées, perte de biodiversité ».

Vue des pêcheurs en activité sur le Lac de Guidimouni / Ph : M. ALI
Selon Maman Bachir Moudi, l’autre problème majeur consiste en l’envahissement d’une large partie de la surface du lac par une plante aquatique invasive, Typha australis, appelée localement « Katchalla ». Cette prolifération affecte directement la communauté de pêcheurs, qui compte plus d’une centaine d’acteurs à Guidimouni et dans les villages voisins tels que Koussa et Goui-Goui. Sous l’effet du vent, le Typha déplace facilement les filets de pêche, entraînant la perte des engins et du matériel, ce qui fragilise davantage ces populations dépendantes de cette activité.

Vue du Typha australis dans le Lac de Guidimouni / Ph : M. ALI
La déforestation autour du lac Guidimouni accentue la vulnérabilité de l’écosystème face aux effets du changement climatique. Selon le Coordonnateur du projet de Régénération Naturelle Assistée (RNA) dans le Bassin du Lac Tchad, M. Souleymane Amadou, les pratiques de gestion durable des ressources naturelles restent encore limitées, alors même que la RNA constitue une solution simple, peu coûteuse et efficace pour restaurer la couverture végétale et stabiliser les sols.
Avec l’appui du Projet de Conservation du Bassin du Lac Tchad (PCBLT), 30 paysans pilotes issus des 9 villages autour du lac ont été formés et accompagnés dans l’adoption de cette technique, permettant de favoriser la repousse naturelle des arbres, protéger les berges et renforcer progressivement la résilience des communautés riveraines. « Restaurer la végétation, c’est protéger le lac et l’avenir des populations qui en vivent », souligne le Coordonnateur.

Vue des Palmiers Doumiers dans le Lac de Guidimouni / Ph : M. Ali
Quelles solutions pour atténuer les effets ?
Selon le Chef du Service des Eaux et Forêts en poste à Guidimouni, Maman Bachir Moudi, des actions urgentes et coordonnées sont nécessaires pour sauvegarder le lac et renforcer la résilience des populations. Parmi les solutions envisagées, la restauration du couvert végétal autour du lac et sur les bassins versants figure en tête des priorités. La mise en place de diguettes, cordons pierreux et plantations d’espèces locales vise à réduire l’érosion des sols, améliorer l’infiltration des eaux de pluie et freiner l’ensablement.
Maman Bachir Moudi encourage aussi le développement de pratiques agroécologiques et agroforestières, permettant aux riverains de diversifier leurs sources de revenus tout en réduisant la pression sur le lac. Des activités alternatives comme l’apiculture, le maraîchage maîtrisé ou l’écotourisme peuvent offrir de nouvelles perspectives économiques.

Un pêcheur ayant pêché un gros poisson sur les abords du Lac de Guidimouni / Ph : M. ALI
Le Lac de Guidimouni, longtemps source de vie, est aujourd’hui au cœur d’un drame écologique silencieux. Sans une action concertée, urgente et durable, c’est tout un écosystème et une population qui risquent de disparaître. Ce cas emblématique illustre les défis immenses que pose le changement climatique en milieu sahélien.
Enquête réalisée par Mounkaila ALI avec le soutien de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) dans le cadre du Programme Sahel.
Enquête
Migration des femmes africaines d’Agadez vers l’Europe : L’espoir d’une vie paisible brisé en fantasme !
Vaste pays de l’Afrique de l’Ouest, le Niger couvre une superficie de 1.267. 000 km2 dont 2/3 est désertique. Ces dernières années, la question de la migration notamment irrégulière est l’un des défis auxquels le pays est confronté. En effet, le Niger est à la fois un pays d’origine, de transit et de destination de la migration. Le pays partage 5.697 kilomètres de frontières avec ses six voisins dont l’Algérie et la Libye, le plaçant ainsi au centre des mouvements migratoires de l’Afrique surtout de l’ouest et du centre.

photo Dr (une vue des migrants abandonnés dans le désert)
La région d’Agadez située dans le Nord Sud du pays est la capitale cosmopolite où tout candidat à la migration est obligé de séjourner. Selon les données publiées par l’organisation internationale pour les migrations (OIM), entre 2016 et janvier 2025, le Niger a enregistré un nombre total des migrants (entrant et sortant) de l’ordre de 7. 683. 863 personnes. Pour la seule période de janvier 2025, 160.989 migrants sont sortis du pays tandis que 115.175 migrants sont rentrés.
Cependant, au cours de leur aventure souvent périlleuse, les candidats à la migration sont confrontés à d’énormes obstacles. Entre abandon dans le désert du Sahara, torture et humiliation par les passeurs, beaucoup sont arrêtés, emprisonnés dans les centres de rétention en Algérie ou en Lybie avant d’être expulsés dans le désert à la frontière avec le Niger. Parmi eux, on trouve des femmes, des filles et des enfants mineurs nigériennes et aussi des autres nationalités africaines. Ces migrantes subissent d’énormes difficultés comme les violences sexuelles et basées sur le genre, les abus et exploitation et la traite des personnes. Pourtant, la protection des droits humains surtout des migrantes doit être une préoccupation pour les Etats.
Si certains migrants ont fui la pauvreté ambiante, le chômage pour chercher une vie meilleure et une opportunité d’emploi notamment en Europe, d’autres pourtant quittent leurs pays d’origine à cause des conflits et des instabilités politiques. Dans la plupart de cas, les récits de ces migrants notamment les femmes, les filles et les mineurs ne sont toujours pas racontés et ou déformés de leurs réalités. D’où la nécessité de donner la parole à ces braves femmes qui bataillent pour mener une vie paisible.
Malgré les périls : L’idéal c’est l’arrivée à destination !
Agadez, la capitale de l’Aïr est une veille ville historique où depuis des années, les migrants, les réfugiés et même les demandeurs d’asile en transit soit en partance pour l’Europe, soit au retour après leur refoulement cohabitent ensemble avec la population locale. Issus de plusieurs nationalités, chaque femme migrante à son propre vécu. Si certaines connaissent les risques et se sont préparées et déterminer à rejoindre l’Europe via la Lybie ou l’Algérie au prix de leurs vies, d’autres en revanche se sont inspirés des histoires des succès racontées des autres migrantes surtout les investissements réalisés au pays d’origine pour entreprendre le voyage.

Photo Dr ( migrants secourus par les fds)
Rencontré dans un ghetto, une maison où la plupart des migrants en transit séjournent avec la bénédiction des passeurs, Amélia est une femme d’origine ghanéenne. A peine la trentaine révolue, elle a quitté son pays d’origine, traversant les frontières terrestres des autres pays jusqu’à Agadez au Niger. Les multiples procédures en cours de route ne l’ont pas découragé de poursuivre son rêve : « J’ai longtemps rêvé d’aller vivre en Europe pour tenter ma chance. Je connais beaucoup de ghanéens qui ont réussi dans la migration. Pourquoi dois-je m’empêcher alors que tout est possible dans la vie. Il faut simplement avoir un objectif et se donner tous les moyens de l’atteindre. Déjà en cours de route, j’ai suivi pas mal de problèmes surtout les raquettes ». A la question de savoir si elle est au courant du calvaire et autres altercations au cours du voyage surtout dans les pays magrébins, Amélia répond : « certes, il y a des soucis partout et le plus souvent ce sont ces problèmes au quotidien qui poussent beaucoup des africains à quitter et à s’aventurer dans la migration. Tout de même, certains arrivent à traverser et à réussir en Europe ».
Tout comme Amélia, Gloria est une jeune fille nigériane qui attend le convoi pour le voyage. « Je n’ai aucune idée de la route. Ce sont mes contacts qui m’ont mise en relation avec les passeurs d’Agadez. Ils sont censés m’amené en terre algérienne et pour le moment j’attends. ». Pour son premier voyager sur l’Algérie, elle fonde beaucoup espoir : « C’est vraiment un rêve. Avant le covid 19, on avait planifié de partir mais la pandémie a chamboulé notre programme. Depuis 2023, avec la reprise des activités sans risque des passeurs, mes contacts m’ont encouragé à les rejoindre. Ça fait dix jours que je suis à Agadez et espère qu’on va bientôt partir ». Es-tu au courant que lors du voyage ou sur place en Algérie, les femmes subissent des violences y compris sexuelles ? Elle me répond : « Celui qui décide d’entreprendre ce genre d’aventure doit s’attendre à tout y compris la mort. Pour moi, ce voyage ne se prépare pas en un seul jour. Il peut y avoir des difficultés mais l’essentiel c’est aller à destination ».
Si les rêves de Amélia et Gloria, c’est d’aller jusqu’en Europe, l’aventure de la nigérienne Aichatou Issa s’arrête en Algérie : « Nous partons en Algérie pratiquer la mendicité, si vous partez avec des enfants, vous avez la chance de gagner beaucoup d’argent parce que les arabes donnent de l’aumône ». Savez-vous que le voyage est risqué et que vous pouvez perdre votre vie ? « Beaucoup ont perdu la vie dans le désert et même sur place en Algérie. Mais bon, il faut trouver le moyen de vivre. Malgré les difficultés, beaucoup de mes connaissances se sont réalisés dans les zones de Tahoua et Zinder. A chacun son destin et sa chance ». Comment le fonds sont mobilisés ? Aichatou réplique : « tout dépend de la personne. Certaines sont soutenues au niveau de la famille, d’autres vendent leurs biens, et il y a celles qui exercent des petites activités y compris la mendicité à Arlit ou à Agadez pour mobiliser l’argent ».
Vivre dans l’humiliation : le quotidien des migrants en Lybie et en Algérie !
En Algérie comme en Lybie, les migrants africains sont exposés à toute humiliation. S.Htémoigne que :« les femmes travaillent dans des maisons en tant qu’aide-ménagère ou garde enfant. Comme vous êtes à leurs services et qu’ils sont les maitres, beaucoup abusent parce que vous n’avez pas le droit de parler ou disons de contester quoi que ça soit. En dehors de la violence psychologique, le plus souvent, les femmes sont forcées sexuellement ». Une pratique abusive dénoncée par le président de l’ONG JMED Hamidou Nanou Nabara « ces pays maghrébins malgré un certain nombre d’engagements internationaux et même l’adoption de la convention relative aux droits des migrants, sur le terrain, on se rend compte qu’ils ne respectent pas du tout les engagements et font des migrants des objets de manipulation pour leurs partenaires ».

Photo Dr ( migrants assistés par les agents de l’ONG Karkara)
Pire, les femmes, les filles et les mineurs ne sont pas épargnés dans les violences. A.I en est une victime de ces transgressions « En Lybie, il n’y a aucun respect de l’être humain. Torture, abus sexuels, vols…le plus grand risque est que lors de votre détention, ils prennent tous vos biens et puis ils vous forcent à appeler la famille afin de pays la rançon. Beaucoup sont victimes de rançonnage ».
Pour Abdoul Aziz Chégou, responsable de la JNSDD Aikin Kasa, Coordonnateur de Alarme Phone Sahara, la plupart sont arrêtés lors des enlèvements sur le terrain ou leurs lieux de travail : « A l’issue de rafles, les économies sont arrachées en même temps que les objets de valeur tels que des vêtements, des appareils électroniques, des articles de valeur, etc. pour le seul fait d’avoir mis pieds dans un territoire dont la personne n’est pas originaire. Ces genres de traitement à la limite trop subjectifs sont à n’en point douter contraires aux principes de respect de droits humains contenus dans des instruments juridiques de portées nationale, sous régionale et même mondiale. Cela donne la sensation de chair de poule à toute personne dotée de bon sens et renvoie à des souvenirs amers remontant à des époques à jamais révolues ». Pour lui de tout temps, l’être humain a voyagé et cela ne doit pas être une contrainte : « Il suffit juste de parcourir des documents d’histoire pour se rendre compte qu’il y a quelques décennies de cela le plus gros des mouvements d’êtres humains se faisaient des autres continents vers l’Afrique ou de la partie septentrionale du continent africain vers le sud. Aujourd’hui, il est aberrant que ce soit une population composée majoritairement de jeunes, d’adolescents et d’enfants qui subissent le poids du racisme et de la maltraitance sous diverses formes comme si les autochtones de ces pays ne voyagent pas au-delà de leurs frontières nationales. Quoi que l’on dise, le déplacement de l’être humain sur la terre date de millions d’années. L’Homme a depuis son apparition sur terre eu les faveurs de se mouvoir par l’usage de ses membres dont il a été doté, à dos d’animaux ou grâce au progrès techniques et technologiques que ce soit sur terre, en mer ou dans l’espace. Quel qu’en soit le reproche que l’on puisse faire à un être humain, la violation de ses droits doit être bannie ».
Le refoulement des migrants brise l’aventure des migrants !
Malgré l’accord bilatéral entre le Niger et certains pays comme l’Algérie, ce pays continu de refouler les migrants ouest africains vers la frontière avec le Niger. « Dans ma vie, je n’ai jamais pensé qu’un être humain peut maltraiter son prochain de la façon dont nous avons été malmenés. Imaginez, en dehors des violences psychiques, nous avons été abandonnés comme de mal propre en plein désert, sans eau ni nourriture » a affirmé S.A
Ce témoigne ne surprend guère, le responsable de l’ONG Alarme Phone Sahara, qui en 2024, a recensé un nombre record des migrants expulsés d’Algérie vers le Niger. Ce nombre dépasse de loin toutes les statistiques des années précédentes. « Les assistances que nous faisons aux refoulés sont diverses et varient selon les besoins réels que nous constatons sur le terrain à Assamaka, à Arlit, à Agadez et à Niamey. Les mêmes personnes peuvent être assistées sur plus d’un besoin à la fois. Nous pouvons sensibiliser ou conseiller ou même offrir de l’aide sous forme de transport, de référencement ou de fois de rations alimentaires ou faciliter la communication entre elles et leurs proches. A travers cette multitude d’activités, nous pouvons dire que nous avons touché plus de 31.000 personnes de janvier à décembre 2024 comme nous l’avons publié dans notre rapport de fin d’année 2024 » a indiqué Abdoul Aziz Chegou Coordonnateur de Alarme Phone Sahara.

Photo Dr ( case de passage offert par l’OIM aux migrants à Bilma)
L’organisation internationale pour les migrations a aussi mis en place un système d’assistance aux migrants. Selon les données consultées dans son bulletin mensuel « Infosheet- Niger, janvier 2025 », l’organisation a fourni une assistance directe aux migrants en transit dans les sept centres.
Sur la période de 2016 à janvier 2025, on peut retenir :
| Année | Nombre |
| 2016 | 6248 |
| 2017 | 9099 |
| 2018 | 20 056 |
| 2019 | 18 534 |
| 2020 | 10059 |
| 2021 | 12 137 |
| 2022 | 17 145 |
| 2023 | 15 067 |
| 2024 | 15 781 |
| 2025 | 477 |
Ces organisations travaillent au quotidien avec les services de l’état civil et de la migration pour assister secours à ces migrants en détresse. Cependant, l’expulsion et la maltraitance ne désamorcent pas certaines : « Mon rêve est écourté mais je reste convaincue que mon jour viendra. Pour le moment, je n’ai aucune intention de retourner au pays. Je reste travailler soit à Agadez ou dans une autre localité du Niger pour mobiliser le fonds nécessaire » affirme Emmanuella.
Ce genre d’engagement et de détermination amène le coordonnateur de Alarme Phone Sahara à s’interroger sur les raisons de cette aventure « « Je profite pour demander à tous les africains de quelque pays, de quelque race ou ethnie, de quelque religion et de quelque origine sociale à s’interroger sur les raisons de la désertion des bras valides des contrées et des centres urbains vers d’autres cieux. Pour ma part, je peux citer entre autres causes l’acculturation, l’inadaptation de systèmes éducatifs, la mauvaise gouvernance, l’injustice, l’accaparement des terres productives, le terrorisme savamment développé, la mauvaise identification de projets de développement, le complexe d’infériorité, le manque de considération de compétences locales autodidactes, l’inadéquation profil-emploi dans tous les secteurs sociaux, l’égoïsme, le tribalisme, le clanisme, la contusion, la corruption et le passe-droit ».
Pour Manou Hamidou Nabara de l’ONG JMED, « la situation critique de la jeunesse surtout le chômage combiné a un certain radicalisme de certains migrants sont autant d’éléments qui les poussent à s’engager avec la ferme conviction qu’ils vont réussir comme certains de leurs compatriotes ».
L’apport des migrants dans l’économie de leurs pays d’origine
Il est vrai que la migration à ses côtés négatifs mais la majeure partie des migrants contribuent au développement de leurs pays d’origine. Selon les statistiques de la Banque Mondiale, les remises migratoires à destination de l’Afrique subsaharienne ont augmenté de 6,1% en 2022 pour atteindre 53 milliards de dollars. Dans des pays comme le Sénégal, le Nigéria et le Mali, les migrants participent au développement du pays.
« Derrière chaque migrant se cache plusieurs individus. Dans certaines communautés, ce n’est plus une histoire de personne mais plutôt de famille. Et vous vous êtes surpris de voir qu’en cas des problèmes, les familles se débrouillent pour sauver nos vies. En effet, chaque migrant prend en charge un important réseau familial dans son pays d’origine grâce au transfert des fonds » indique avec une certaine fierté et un soulagement F. K, une migrante de nationalité camerounaise.
Beaucoup d’études ont démontré que la migration peut aussi être bénéfique pour la femme en ce sens qu’elle peut avoir une expérience positive et d’améliorer ses conditions de vie. Si elle apprend un métier, elle peut mettre en place une entreprise, créer de l’emploi et renforcer son autonomie. Aussi, vivre dans un autre pays, peut l’amener à avoir des expériences positives. « Certaines de mes compatriotes avec qui nous étions ensemble ont accepté le retour volontaire de l’OIM. Certes, il n’est pas dit qu’il faut nécessairement aller en Europe pour réussir mais seulement les conditions de vie et de travail ne sont pas les mêmes. Aussi, les opportunités pour toutes les catégories. Pour moi, en étant en Europe, c’est plus facile de gagner sa vie et de soutenir les autres » estime Amelia.
La question de la migration irrégulière des femmes est un sujet qui demeure d’actualité puisqu’elles sont en quête de voyager et surtout parmi les expulsés. Pourtant au-delà de la protection de leurs droits dans un contexte des violences, il y a lieu de continuer à travailler et assurer l’effectivité des droits de chaque citoyen. Cela relance le débat au moment où les autorités nigériennes ontà travers l’ordonnance 2023-16 du 25 novembre 2023 abrogé la loi 2015-36 portant criminalisation de certaines activités liées à la migration irrégulière.
A Agadez, l’on remarque que les activités de la migration ont lentement repris mais sans atteindre son développement d’antan qui jadis donnait un réel espoir à ses acteurs.
Ce reportage a été réalisé par Souleymane Oumarou Brah dans le cadre du projet Informa, soutenu par l’Union Européenne.
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