Politique
Indice de Perception de Corruption (IPC) 2023 : Le Niger stagne avec 32 points sur 100
Chaque année, l’organisation mondiale de lutte contre la corruption Transparency international publie le classement annuel des pays sur l’indice de perception de la corruption. Le mardi 30 janvier 2024, l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption section de Transparency International (ANLC/TI) a au cours d’une déclaration publique annoncée ledit classement. Comme l’année dernière, le Niger se classe à la même place. La teneur de cette declaration :

L’indice de perception de la corruption qui est devenu le principal indicateur de la corruption dans le secteur public, au niveau Mondial, classe pour l’édition 2023, 180 pays et territoires du monde entier en fonction de la perception de la corruption dans le secteur public. Ces résultats sont obtenus à l’aide de données provenant de 13 sources externes dont la Banque mondiale, le Forum économique mondial, des sociétés privées de conseil et de gestion des risques, des groupes de réflexion et bien d’autres sources. Les scores attribués reflètent les points de vue d’experts et de personnalités du monde des affaires.
L’IPC 2023 montre que dans la plupart des pays, la lutte contre la corruption dans le secteur public n’a pas significativement progressé. La moyenne mondiale de l’IPC reste 43/100.En tête du classement, on trouve le Danemark avec un score de 90/100, suivi de la Finlande 87/100 et en troisième position la Nouvelle Zélande avec un score de 85 sur 100. A la traine, on retrouve le Soudan du Sud, la Syrie, le Venezuela avec 13 sur 100 chacun et la Somalie qui ferme la marche avec 11sur 100.
En Afrique, la lutte contre la corruption est confrontée à d’énormes difficultés, avec une démocratie fortement menacée par la multiplication des coups d’Etat militaires dans certains pays les moins notés par l’IPC 2023, notamment le Mali avec 28 sur 100, la Guinée 26/100, le Niger 32/100 et le Gabon 28/100. Ces pays ont récemment connu des coups d’Etats militaires sous prétexte de l’insécurité et la corruption citées comme principales raisons sous-jacentes. En somme, depuis 2020, neuf (9) coups d’Etat ont eu lieu dans la région du Sahel et en Afrique centrale.
Le Niger stagne avec 32 points sur 100 et se classe 125ième sur 180 pays derrière l’Angola, la Mongolie, le Pérou et l’Ouzbékistan qui ont 33 points sur 100 chacun. Le Niger se place devant le Togo, le Kenya le Mexique et le Salvador qui ont 31 points sur 100 chacun.
Cette stagnation du Niger qui risque de perdurer, au regard du contexte politique actuel, s’explique par l’insuffisance et/ou la faiblesse dans l’application des textes portant prévention et répression de la corruption. En effet, plusieurs affaires de corruption et fraudes restent impunies depuis plusieurs années dont la plus marquante est l’affaire du Ministère de la Défense Nationale. Pire, nous assistons ces derniers temps à la prolifération des trafics, comme l’illustre l’affaire de 1400kg d’or saisi à Addis-Abeba en Ethiopie en provenance de l’aéroport Diori Hamani de Niamey.
Comme la corruption se nourrit des trafics illicites, l’abrogation de la loi 2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite des migrants, ouvre grandement les portes du Niger aux trafics de tous genres. A cela s’ajoute la restriction de l’espace civique qui se caractérise par l’interdiction systématique de toute manifestation publique qui ne rentre pas dans le cadre de l’instauration de la pensée unique au Niger.
Au vu de tout ce qui précède, Transparency International Niger estime que la forte demande sociale pour plus de justice, de sécurité, de jouissance des droits et libertés garantis par les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Niger et au regard du rang du Niger peu honorable dans l’IPC 2023, les pouvoirs publics doivent au-delà des discours, combattre avec détermination le phénomène de la corruption et les infractions assimilées, car il y va de la survie même de l’Etat.
Je vous remercie de votre attention
Fait à Niamey le 30 Janvier 2023
Pour le CEN TI Niger
Le Président Maman WADA
Politique
Salaires et avantages des Conseillers de la Refondation. Aminou Laouali rend hommage à Mahaman Sanoussi, une voix de dignité et de patriotisme sincère !

Depuis l’installation du Conseil National de la Refondation, la question des avantages et indemnités accordés aux conseillers et autres a suscité des vifs débats au sein des nigériens. Toutefois, une voix importante s’est levée au sein du bureau pour demander la suppression pure et simple de ces privilèges. C’est en hommage à ce geste noble de Mahaman Sanoussi que le Coordonnateur National de SOS Civisme Aminou Laouali a bien voulu lui rendu un hommage spécial : « Son geste n’est pas seulement une prise de position politique. C’est un acte d’élévation morale, une interpellation adressée à toutes les consciences. Il a montré que le patriotisme n’est pas une simple formule de propagande, mais une responsabilité ; que l’engagement pour la refondation du Niger exige exemplarité, humilité et solidarité.
Ce n’est pas seulement lorsque des personnes sont rappelées à Dieu qu’il faut leur rendre hommage. On peut le faire, on doit le faire de leur vivant, pour que leur exemple serve de modèle aux générations présentes et futures.
En effet, dans un contexte national marqué par les difficultés économiques, où l’État peine à honorer ses engagements envers les fonctionnaires, une voix s’est élevée avec clarté, courage et intégrité : celle de Mahaman Sanoussi, membre du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR). Son message a résonné comme le symbole d’un patriotisme lucide et désintéressé.
Alors que beaucoup se sont réfugiés dans le confort du silence ou des justifications à l’emporte-pièces, Sanoussi Mahaman a choisi la voie la plus noble : celle du sacrifice au service de l’intérêt général. En plaidant pour l’annulation des salaires et avantages des membres du CCR, il a rappelé à tous que le leadership véritable ne consiste pas à recevoir, mais à donner. A donner de soi, de ses privilèges, de son confort, pour la survie et la dignité de la Nation.
Son geste n’est pas seulement une prise de position politique. C’est un acte d’élévation morale, une interpellation adressée à toutes les consciences. Il a montré que le patriotisme n’est pas une simple formule de propagande, mais une responsabilité ; que l’engagement pour la refondation du Niger exige exemplarité, humilité et solidarité.
Mahaman Sanoussi a redonné un nouveau sens à la fonction de Conseiller de la Refondation : Conseiller, non pour bénéficier, mais pour incarner les valeurs que le peuple attend de ses dirigeants. Il restera dans la mémoire collective comme un homme de principes, de conviction et de justice sociale, un repère dans cette étape cruciale de notre histoire commune.
À l’heure où le pays doute, vacille, voire se dirige vers l’impasse – comme en témoigne l’appel au secours lancé par le Chef de l’État, Abdourahamane TIANI, aux anciens dirigeants du pays –, la voix de Sanoussi Mamane nous rappelle que le Niger peut encore compter sur des femmes et des hommes dont la conscience ne se courbe pas devant les avantages, mais se dresse pour la vérité et le bien commun.
Je n’avais pas de doute qu’il était sincère et convaincu des positions qu’il défend. Pour preuve, après l’arrestation, puis l’incarcération du Coordonnateur National de M62 en février 2023, il est venu bonnement nous annoncer qu’il démissionnait du poste de Chef du Projet qu’il occupait depuis deux ans au sein de notre organisation et pour un salaire mensuel de 785’000 F CFA, donc un peu plus que ce que le CNSP a octroyé à ses « Conseillers ». Raison ? « Je ne peux pas », nous a-t-il dit, « continuer à travailler, alors que le Coordonnateur de M62 Moutountchi – Bourtchintarey est en prison, que je dois prendre sa relève pour poursuivre la lutte ; et je sais que cette méthode de lutte est incompatible avec l’approche de SOS-Civisme-Niger qui a opté pour un dialogue constructif avec tous les pouvoirs publics ». Nous avions accepté sa démission.
Par la suite, tous les Nigériens ont été témoins que Sanoussi Mamane a poursuivi le combat de M62 à travers tout le pays, pendant que Abdoulaye Seydou était en prison. Et comme il n’exerçait aucun travail rémunéré, j’ai appris qu’il a dû vendre sa voiture personnelle achetée à la sueur de son front, qu’il a dû résilier le contrat de bail de la villa qu’il louait, alors qu’il était marié et père d’un enfant. Très peu de jeunes de sa génération pourraient consentir un tel sacrifice pour une cause !
C’est pourquoi, quand il s’est mis à plaider pour l’annulation pure et simple des salaires et avantages des membres du CCR, alors qu’il en est un des membres du Bureau National, je lui ai envoyé un message d’encouragement, via sa plateforme numérique cryptée, parce que je savais qu’il était sincère. Je lui ai dit que, ce qui est en cause, ce n’est pas en soi les montants des salaires et avantages, mais le contexte dans lequel ils sont octroyés, marqué par l’incapacité évidente de l’État à payer les salaires, les pécules et les pensions à termes échus. Nous sommes dans une situation qui laisse penser que le pays a reculé carrément de 25 ans. Car, depuis l’année 2000 et sans discontinuité, ces dépenses de souveraineté ont été régulièrement assurées par les différents gouvernements qui se sont succédés. A la limite, ces avantages pourraient faire du sens, si le CCR était un Parlement de Transition. Mais, octroyer ces avantages aux membres d’une institution VIDE DE POUVOIR, chargés seulement de donner des avis non-contraignants, ce n’est vraiment pas PATRIOTIQUE !
Dans nos échanges, Sanoussi Mamane a prétendu qu’il « suivait ma trace », que je suis « un de ses modèles », ce qui est largement exagéré. « Si j’ai failli laisser ma vie dans le combat pour la démocratie, la liberté et la lutte contre les politiques néocoloniales imposées à nos pays par les Institutions de Bretton Woods », lui avais-je dit, « je ne prétends pas, pour autant, atteindre ton niveau d’engagement. Dans les années 1990-91, j’avais à peu près 24 ans ; je n’avais ni femme, ni enfant ; même pas un simple vélo personnel pour me déplacer. C’est peut-être pourquoi j’étais heureux d’affronter tous les dangers, au nom des seules valeurs que je défendais avec les camarades de ma génération. Et je pensais, comme le jeune Ibrahim Traoré aujourd’hui, que j’étais capable, non pas seulement de créer trois États anti-impérialistes dans le Liptako-Gourma, mais carrément, de changer l’ordre du monde… ».
Or, avais-je dit à Sanoussi Mamane, « tu appartiens à une génération “consciente“ pour laquelle le leadership syndical est devenu une des positions les plus lucratives du pays, les dirigeants de l’USN engrangeant des centaines de millions provenant des pouvoirs publics, construisant des villas à étage, roulant dans des véhicules V8, exactement comme les hautes autorités de l’Etat ». Dans ce contexte, l’engagement de Sanoussi Mamane est certainement plus méritoire que nôtre.
Il n’en demeure pas moins que je suis fier de lui, comme de Anas Djibril, de Kaka Touda Mamane Goni, de Mahamadou Tahirou Dit Andre, de Ibrahim Abdoulaye Diori, de Mayra Djibrine, et de bien d’autres jeunes, qui continuent à se battre pour la liberté, la démocratie, la justice sociale, la redevabilité des dirigeants vis-à-vis des citoyens, et pour que ce pays reste et demeure la propriété de tous les Nigériens sans exclusive, pas celle d’une catégorie de Nigériens, fusse-elle civile ou militaire.
Que la parole de Sanoussi Mamane reste gravée comme un appel à la refondation par l’éthique, par la solidarité, par le sacrifice ; non pas, à une refondation dans laquelle certains se sucrent, tandis que tous les autres sont appelés à la résilience !
Signé Aminou Laouali, Coordonnateur National SOS Civisme Niger
Politique
Relation Niger- UE : S’achemine-t-on vers la reprise de la coopération ?

Le mercredi 25 juin 2025, le chargé d’affaires par intérim de la délégation de l’Union Européenne au Niger, Olai Voionmaa a été reçu en audience par le Premier ministre, ministre de l’économie et des finances, Ali Mahamane Lamine Zeine. La coopération entre l’Etat du Niger et la délégation de l’UE est au centre de cette rencontre.

Crédit photo ANP
Depuis plus d’une année, les relations diplomatiques entre l’Union Européenne et la République du Niger ne sont pas au beau fixe. Cette audience du chargé d’affaires par intérim M. Olai Voionmaa est donc une occasion de discuter avec le Premier Ministre sur la possibilité de reprendre la coopération. Il a en effet annoncé que cette entrevue a été l’opportunité : « pour moi de me présenter en tant que chargé des affaires par intérim à la délégation de l’Union européenne ici au Niger. Nous avons également eu l’opportunité de discuter des relations entre l’Union européenne et le Niger, à la suite de la visite du représentant spécial pour le Sahel ».
Par la suite, M. Olai Voianmaa a ajouté qu’il a eu l’opportunité de souligner au Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances l’intérêt de tourner la page pour aller de l’avant et établir une bonne relation entre l’union européenne et le Niger.
Déjà en février dernier, le représentant spécial de l’UE pour le Sahel João Cravinho était en visite au Niger. Il avait lui également souhaité de tourner la page et de reprendre la coopération.
Il faut souligner que depuis sa désignation en tant que chargé d’affaires, M. Olai Voianmaa se bat pour normaliser la relation historique entre le Niger et la délégation de l’Union Européenne.
S. Brah
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