Politique
Message à la Nation du Président de la République à l’occasion de la célébration de la fête du 18 Décembre 2022
Nigériennes, Nigériens,
Mes chers Compatriotes,
Demain, nous allons célébrer le 64ème anniversaire de la proclamation de la République. Cette célébration nous donne l’occasion de faire le point sur la vie de notre nation et de nous remobiliser autour des valeurs et principes cardinaux de notre République que sont la fraternité, le travail pour la consolidation du progrès économique et social ainsi que la démocratie et l’Etat de droit.
Notre pays, à l’instar des autres pays du Sahel est confronté ces dernières années au phénomène de la violence terroriste et à toutes les autres manifestations d’une criminalité à caractère transnational : trafics de drogue, vols à mains armées et extorsion sur les routes, vols de bétail, rapts assortis de demande de paiement de rançons, trafics d’armes à feu, trafics de migrants etc.
J’ai instruit le gouvernement à tout mettre en œuvre pour combattre les acteurs de cette violence. A cette fin, des moyens conséquents sont mis à la disposition des forces de défense et de sécurité dont je salue l’engagement et le dévouement.
Mais ce combat ne saurait être que l’affaire des seules forces de défense et de sécurité, il doit être perçu comme un combat multiforme que nous devons tous assumer en tant que citoyens, où que nous soyons.
Le gouvernement s’attèle quant à lui à la reconstruction des zones frontalières de notre pays fragilisées par la crise sécuritaire, notamment dans le Liptako-Gourma c’est-à-dire la zone dite des « 3 Frontières » et dans le Bassin du Lac Tchad qui concentrent d’importantes masses de personnes déplacées.
Le Gouvernement, en relation avec nos partenaires humanitaires et de développement, a conçu et met en œuvre un programme de retour et de réinstallation des populations, dans des conditions dignes grâce notamment à la restauration de l’autorité de l’Etat, un maillage sécuritaire conséquent, la délivrance des services sociaux de base et la reconstitution des facteurs de production.
Mes chers Compatriotes,
Cette année les inondations ont lourdement affecté notre pays avec près de quatre cent mille (400.000) personnes sinistrées, dont certaines ont définitivement perdu leurs habitations et leurs productions agricoles. Elles ont ainsi affecté 40 746 ménages, occasionné le décès de 195 personnes et l’effondrement de 36 161 maisons.
La région de Diffa en paie un prix lourd avec la crue soudaine et exceptionnelle de la Komadougou Yobé qui a sinistré de milliers de personnes et occasionné des pertes d’exploitation évaluées à plus de 25 Milliards (25. 000. 000. 000) de CFA.
Cela montre que les inondations de plus en plus dévastatrices, deviennent désormais, dans certaines régions de notre pays, des défis avec lesquels nous devrons compter dans toutes actions de planification d’utilisation des sols tant pour l’habitat, la production agricole que la réalisation de certaines de nos infrastructures, routières notamment.
Ces inondations prouvent s’il en était besoin que les pays pauvres comme le nôtre sont les plus grandes victimes des effets du changement climatique, lesquels nécessitent de la Communauté Internationale une attention toute particulière.
Comme je le rappelais lors de mon intervention à la 27ème Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique à Sharm El Sheikh, il est urgent que les pertes et préjudices des pays pauvres soient pris en compte à travers l’établissement d’un organe de gouvernance internationale et des mécanismes de financement précis.
Mes chers Compatriotes,
Il y a quelques semaines, s’effectuait notre rentrée scolaire 2022-2023 dans un contexte où plusieurs chantiers sont lancés par le Gouvernement en vue de répondre aux problèmes que connait notre système éducatif, traduisant ainsi ma volonté de relever les principaux défis que sont notamment : l’offre éducative en général, la gestion des flux entre les cycles, la qualification des enseignants, l’échec scolaire massif, en particulier celui des jeunes filles, et le problème de l’insertion professionnelle des sortants des établissements d’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
En effet, pour y faire face, tout en engageant les réformes nécessaires dans tous les ordres d’enseignement, l’Etat mobilise les acteurs et les ressources nécessaires en vue de parvenir à ce bond qualitatif que nous appelons de tous nos vœux, tout en sachant que l’impact de certaines de ces mesures ne se ressentira que bien des années plus tard.
C’est ainsi que s’agissant de l’amélioration de l’offre éducative, au titre des actions à court terme, outre le programme de construction des internats des jeunes filles en milieu rural, le gouvernement vient de lancer, sur ses fonds propres, la construction, de 2381 classes en matériaux définitifs, selon le modèle alternatif pour remplacer les classes en paillote.
Dans le souci d’adapter notre système de formation professionnelle et technique aux besoins de notre économie, nous avons décidé de réduire drastiquement le nombre des établissements y dédiés en vue de rationaliser notre action en concentrant nos efforts pour assurer les équipements, la matière d’œuvre et les enseignants qualifiés dont ont besoin ces établissements. Ainsi nous sommes sûrs d’avoir des produits de qualité en adéquation avec nos besoins économiques.
Mes chers Compatriotes,
La campagne agricole 2022 a été plutôt satisfaisante, avec une production céréalière et fourragère relativement bonne.
Cela est le produit des pluies abondantes et des actions mises en œuvre par le gouvernement et ses partenaires qui ont mobilisé plus de 220 milliards de FCFA pour le Plan de soutien aux populations vulnérables. Le gouvernement a procédé à la vente à prix modéré de 110 000 tonnes de céréales et 80 000 tonnes d’aliments de bétail et à la distribution à des milliers de ménages de filets sociaux allant de 45 000 à 80 000 FCFA par ménage.
Le Gouvernement travaille à reconstituer dans les meilleurs délais les stocks de sécurité alimentaire, à anticiper une assistance alimentaire et nutritionnelle immédiate aux personnes en état d’urgence alimentaire et à renforcer l’accès humanitaire dans les zones affectées par l’insécurité, à savoir : Tillabéry, Tahoua, Maradi et Diffa.
Mes chers Compatriotes,
Le renforcement de la paix et de la cohésion sociale qui est le ciment de notre stabilité politique et la consolidation de nos institutions démocratiques et républicaines commande l’amélioration continue du cadre de dialogue politique et de ses mécanismes de fonctionnement.
C’est pourquoi, je me réjouis de la relance des réunions du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) dont les travaux des assises consécutives à cette reprise se sont penchés sur l’amélioration de l’efficacité du cadre de dialogue politique et l’effectivité de la mise en application des dispositions de la charte des partis politiques.
Je me félicite également, qu’après que toutes les restrictions relatives à la COVID 19 ont été levées par leurs pays d’accueil, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ait pu réussir les opérations d’enrôlement de nos compatriotes de la diaspora en vue de l’organisation prochaine du scrutin ajourné en 2021, ce qui va leur permettre d’élire leurs 5 représentants à l’Assemblée Nationale.
Mes chers Compatriotes,
La consolidation de nos acquis démocratiques n’a d’efficience que lorsqu’elle est doublée d’ambition pour exploiter, valoriser et transformer les richesses de notre pays en vue de l’amélioration du bien-être de nos populations. En effet, la conjoncture internationale de cette année est particulièrement difficile en raison de la survenance d’une série des chocs exogènes qui ont perturbé la mise en œuvre de nos politiques économiques.
Cette conjoncture doit cependant être considérée comme une opportunité pour renforcer la résilience de notre économie face aux chocs exogènes à travers notamment une transformation structurelle de cette économie telle que déclinée dans le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2022-2026).
En effet, notre pays ne manque pas de potentialités diverses dans les secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique, minier et pétrolier entre autres dont le développement des chaines de valeurs permettrait de générer une forte valeur ajoutée dans le cadre des industries de transformation et des milliers d’emplois nécessaires pour résorber le chômage et lutter contre la pauvreté.
La récente Table ronde des partenaires organisée les 5 et 6 décembre à Paris pour le financement de ce Plan a été un succès avec une enveloppe d’annonces de 45 milliards d’euros pour un financement recherché de 29,3 milliards d’euros.
Dans le cadre du financement de ce Plan, l’enveloppe à mobiliser sur les fonds propres de l’Etat est estimée à 13,2 milliards d’euros soit 45% de l’enveloppe globale projetée avant le forum. La mobilisation d’une telle enveloppe nécessite des politiques fiscales et budgétaires à même de renforcer la mobilisation des ressources internes et l’amélioration de la qualité de la dépense.
A ce sujet, la nouvelle loi des finances 2023 adoptée par notre parlement prévoit un certain nombre de mesures fiscales et douanières destinées à améliorer le recouvrement de certains impôts, élargir et maîtriser davantage l’assiette fiscale. Des mesures administratives sont également prévues pour conforter la mobilisation des ressources intérieures.
Concernant la fiscalité intérieure, les propositions de nouvelles mesures législatives visent entre autres l’impôt sur le bénéfice à travers la transposition des textes communautaires ou dans le cadre de la généralisation de la facture certifiée par la suppression de l’obligation de retenue du précompte ISB à l’occasion des achats effectués auprès des grossistes dans un but commercial.
En outre, pour alléger les charges fiscales aux entreprises, il est prévu une réduction du minimum de perception en matière de taxe professionnelle, une amnistie fiscale de deux années de l’impôt synthétique pour les entreprises nouvelles en vue d’encourager leur formalisation et leur permettre l’accès au financement bancaire.
En matière d’accompagnement et de soutien au sport collectif et individuel par les Entreprises privées, il est prévu un rehaussement du plafond de déductibilité des dépenses de parrainage sportif, culturel ou social afin de promouvoir le financement de ce secteur pourvoyeur d’emplois pour nos jeunes.
En ce qui concerne les mesures de soutien à la création d’emploi, les modifications proposées relativement à la taxe d’apprentissage ont une visée incitative pour les entreprises, notamment pour le recrutement des jeunes diplômés en quête d’une première expérience et la signature des contrats à durée indéterminée pour les salariés.
En matière de fiscalité minière, les mesures proposées dans le secteur visent la création d’une taxe spécifique sur l’or et les métaux précieux. Il s’agit en l’occurrence de remédier à la sous-fiscalisation de cette activité artisanale.
Pour permettre à l’Etat de réaliser des recettes sur des produits dont le mode de commercialisation peut échapper au circuit formel, le gouvernement a créé une taxe spécifique sur l’exportation de l’or et des métaux précieux.
Dans le secteur pétrolier, les mesures nouvelles portent sur une modification du code pétrolier afin d’élargir certains avantages fiscaux aux sous-traitants conformément aux pratiques internationales dans le but de maintenir l’attractivité de notre pays pour les investisseurs dans ce secteur.
Mes chers Compatriotes,
La transformation structurelle de l’économie nécessite des investissements massifs surtout à travers un secteur privé local formel dynamique qui doit jouer son rôle de locomotive de croissance et d’emplois. Malgré les avancées considérables réalisées dans les réformes, d’autres incitations fiscales s’avèrent utiles pour accompagner cette dynamique. Notre approche est d’évoluer d’une fiscalité de mobilisation des ressources vers une fiscalité de développement.
A cet effet, en plus des mesures fiscales que je viens d’évoquer, des mesures douanières incitatives sont prévues afin de renforcer le dynamisme de certains secteurs clés de notre économie. Il s’agit notamment de :
· l’exonération des droits de douanes et taxes à l’importation sur le matériel et équipement agricoles et d’irrigation.
· l’exonération des droits et taxes perçus en douane à l’importation des véhicules neufs destinés au transport des marchandises et des voyageurs.
· l’exonération des droits et taxes à l’exportation sur les produits Industriels locaux (au même titre que les produits agro-sylvo-pastoraux).
Mes chers Compatriotes,
Je saisis l’occasion de la célébration de ce 64ème anniversaire de la proclamation de la République pour vous exhorter, au civisme fiscal, à l’esprit d’entreprise formelle, au respect des lois et règlements, à la conquête des marchés internationaux à la faveur de la ZLECAF.
Pour soutenir la croissance économique annoncée à plus de 9% par la Banque Mondiale, d’importants travaux d’infrastructures touchant l’énergie, les mines, les infrastructures routières, scolaires et universitaires, la santé, l’hydraulique et l’environnement, seront lancés au cours de l’année 2023.
Plus que jamais je reste engagé et mobilisé pour la mise en œuvre par le Gouvernement du Programme sur la base duquel j’ai été élu.
J’ai instruit la haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) pour qu’elle agisse avec vigueur contre les auteurs d’actes répréhensibles dans la gestion des deniers publics.
J’en appelle aux magistrats pour qu’ils aient toujours à l’esprit ce à quoi je les ai si souvent exhortés en matière de probité et de justice tout court.
Je vous exhorte tous, à toujours plus de patriotisme, de sacrifice, et d’engagement dans notre œuvre commune de construction nationale dans la paix, la démocratie et l’Etat de droit.
Vive le Niger !
Vive la République !
Je vous remercie.
Politique
Salaires et avantages des Conseillers de la Refondation. Aminou Laouali rend hommage à Mahaman Sanoussi, une voix de dignité et de patriotisme sincère !

Depuis l’installation du Conseil National de la Refondation, la question des avantages et indemnités accordés aux conseillers et autres a suscité des vifs débats au sein des nigériens. Toutefois, une voix importante s’est levée au sein du bureau pour demander la suppression pure et simple de ces privilèges. C’est en hommage à ce geste noble de Mahaman Sanoussi que le Coordonnateur National de SOS Civisme Aminou Laouali a bien voulu lui rendu un hommage spécial : « Son geste n’est pas seulement une prise de position politique. C’est un acte d’élévation morale, une interpellation adressée à toutes les consciences. Il a montré que le patriotisme n’est pas une simple formule de propagande, mais une responsabilité ; que l’engagement pour la refondation du Niger exige exemplarité, humilité et solidarité.
Ce n’est pas seulement lorsque des personnes sont rappelées à Dieu qu’il faut leur rendre hommage. On peut le faire, on doit le faire de leur vivant, pour que leur exemple serve de modèle aux générations présentes et futures.
En effet, dans un contexte national marqué par les difficultés économiques, où l’État peine à honorer ses engagements envers les fonctionnaires, une voix s’est élevée avec clarté, courage et intégrité : celle de Mahaman Sanoussi, membre du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR). Son message a résonné comme le symbole d’un patriotisme lucide et désintéressé.
Alors que beaucoup se sont réfugiés dans le confort du silence ou des justifications à l’emporte-pièces, Sanoussi Mahaman a choisi la voie la plus noble : celle du sacrifice au service de l’intérêt général. En plaidant pour l’annulation des salaires et avantages des membres du CCR, il a rappelé à tous que le leadership véritable ne consiste pas à recevoir, mais à donner. A donner de soi, de ses privilèges, de son confort, pour la survie et la dignité de la Nation.
Son geste n’est pas seulement une prise de position politique. C’est un acte d’élévation morale, une interpellation adressée à toutes les consciences. Il a montré que le patriotisme n’est pas une simple formule de propagande, mais une responsabilité ; que l’engagement pour la refondation du Niger exige exemplarité, humilité et solidarité.
Mahaman Sanoussi a redonné un nouveau sens à la fonction de Conseiller de la Refondation : Conseiller, non pour bénéficier, mais pour incarner les valeurs que le peuple attend de ses dirigeants. Il restera dans la mémoire collective comme un homme de principes, de conviction et de justice sociale, un repère dans cette étape cruciale de notre histoire commune.
À l’heure où le pays doute, vacille, voire se dirige vers l’impasse – comme en témoigne l’appel au secours lancé par le Chef de l’État, Abdourahamane TIANI, aux anciens dirigeants du pays –, la voix de Sanoussi Mamane nous rappelle que le Niger peut encore compter sur des femmes et des hommes dont la conscience ne se courbe pas devant les avantages, mais se dresse pour la vérité et le bien commun.
Je n’avais pas de doute qu’il était sincère et convaincu des positions qu’il défend. Pour preuve, après l’arrestation, puis l’incarcération du Coordonnateur National de M62 en février 2023, il est venu bonnement nous annoncer qu’il démissionnait du poste de Chef du Projet qu’il occupait depuis deux ans au sein de notre organisation et pour un salaire mensuel de 785’000 F CFA, donc un peu plus que ce que le CNSP a octroyé à ses « Conseillers ». Raison ? « Je ne peux pas », nous a-t-il dit, « continuer à travailler, alors que le Coordonnateur de M62 Moutountchi – Bourtchintarey est en prison, que je dois prendre sa relève pour poursuivre la lutte ; et je sais que cette méthode de lutte est incompatible avec l’approche de SOS-Civisme-Niger qui a opté pour un dialogue constructif avec tous les pouvoirs publics ». Nous avions accepté sa démission.
Par la suite, tous les Nigériens ont été témoins que Sanoussi Mamane a poursuivi le combat de M62 à travers tout le pays, pendant que Abdoulaye Seydou était en prison. Et comme il n’exerçait aucun travail rémunéré, j’ai appris qu’il a dû vendre sa voiture personnelle achetée à la sueur de son front, qu’il a dû résilier le contrat de bail de la villa qu’il louait, alors qu’il était marié et père d’un enfant. Très peu de jeunes de sa génération pourraient consentir un tel sacrifice pour une cause !
C’est pourquoi, quand il s’est mis à plaider pour l’annulation pure et simple des salaires et avantages des membres du CCR, alors qu’il en est un des membres du Bureau National, je lui ai envoyé un message d’encouragement, via sa plateforme numérique cryptée, parce que je savais qu’il était sincère. Je lui ai dit que, ce qui est en cause, ce n’est pas en soi les montants des salaires et avantages, mais le contexte dans lequel ils sont octroyés, marqué par l’incapacité évidente de l’État à payer les salaires, les pécules et les pensions à termes échus. Nous sommes dans une situation qui laisse penser que le pays a reculé carrément de 25 ans. Car, depuis l’année 2000 et sans discontinuité, ces dépenses de souveraineté ont été régulièrement assurées par les différents gouvernements qui se sont succédés. A la limite, ces avantages pourraient faire du sens, si le CCR était un Parlement de Transition. Mais, octroyer ces avantages aux membres d’une institution VIDE DE POUVOIR, chargés seulement de donner des avis non-contraignants, ce n’est vraiment pas PATRIOTIQUE !
Dans nos échanges, Sanoussi Mamane a prétendu qu’il « suivait ma trace », que je suis « un de ses modèles », ce qui est largement exagéré. « Si j’ai failli laisser ma vie dans le combat pour la démocratie, la liberté et la lutte contre les politiques néocoloniales imposées à nos pays par les Institutions de Bretton Woods », lui avais-je dit, « je ne prétends pas, pour autant, atteindre ton niveau d’engagement. Dans les années 1990-91, j’avais à peu près 24 ans ; je n’avais ni femme, ni enfant ; même pas un simple vélo personnel pour me déplacer. C’est peut-être pourquoi j’étais heureux d’affronter tous les dangers, au nom des seules valeurs que je défendais avec les camarades de ma génération. Et je pensais, comme le jeune Ibrahim Traoré aujourd’hui, que j’étais capable, non pas seulement de créer trois États anti-impérialistes dans le Liptako-Gourma, mais carrément, de changer l’ordre du monde… ».
Or, avais-je dit à Sanoussi Mamane, « tu appartiens à une génération “consciente“ pour laquelle le leadership syndical est devenu une des positions les plus lucratives du pays, les dirigeants de l’USN engrangeant des centaines de millions provenant des pouvoirs publics, construisant des villas à étage, roulant dans des véhicules V8, exactement comme les hautes autorités de l’Etat ». Dans ce contexte, l’engagement de Sanoussi Mamane est certainement plus méritoire que nôtre.
Il n’en demeure pas moins que je suis fier de lui, comme de Anas Djibril, de Kaka Touda Mamane Goni, de Mahamadou Tahirou Dit Andre, de Ibrahim Abdoulaye Diori, de Mayra Djibrine, et de bien d’autres jeunes, qui continuent à se battre pour la liberté, la démocratie, la justice sociale, la redevabilité des dirigeants vis-à-vis des citoyens, et pour que ce pays reste et demeure la propriété de tous les Nigériens sans exclusive, pas celle d’une catégorie de Nigériens, fusse-elle civile ou militaire.
Que la parole de Sanoussi Mamane reste gravée comme un appel à la refondation par l’éthique, par la solidarité, par le sacrifice ; non pas, à une refondation dans laquelle certains se sucrent, tandis que tous les autres sont appelés à la résilience !
Signé Aminou Laouali, Coordonnateur National SOS Civisme Niger
Politique
Relation Niger- UE : S’achemine-t-on vers la reprise de la coopération ?

Le mercredi 25 juin 2025, le chargé d’affaires par intérim de la délégation de l’Union Européenne au Niger, Olai Voionmaa a été reçu en audience par le Premier ministre, ministre de l’économie et des finances, Ali Mahamane Lamine Zeine. La coopération entre l’Etat du Niger et la délégation de l’UE est au centre de cette rencontre.

Crédit photo ANP
Depuis plus d’une année, les relations diplomatiques entre l’Union Européenne et la République du Niger ne sont pas au beau fixe. Cette audience du chargé d’affaires par intérim M. Olai Voionmaa est donc une occasion de discuter avec le Premier Ministre sur la possibilité de reprendre la coopération. Il a en effet annoncé que cette entrevue a été l’opportunité : « pour moi de me présenter en tant que chargé des affaires par intérim à la délégation de l’Union européenne ici au Niger. Nous avons également eu l’opportunité de discuter des relations entre l’Union européenne et le Niger, à la suite de la visite du représentant spécial pour le Sahel ».
Par la suite, M. Olai Voianmaa a ajouté qu’il a eu l’opportunité de souligner au Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances l’intérêt de tourner la page pour aller de l’avant et établir une bonne relation entre l’union européenne et le Niger.
Déjà en février dernier, le représentant spécial de l’UE pour le Sahel João Cravinho était en visite au Niger. Il avait lui également souhaité de tourner la page et de reprendre la coopération.
Il faut souligner que depuis sa désignation en tant que chargé d’affaires, M. Olai Voianmaa se bat pour normaliser la relation historique entre le Niger et la délégation de l’Union Européenne.
S. Brah
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