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Politique

Construire ensemble un système financier international plus réactif, plus juste et plus solidaire

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A l’occasion du prochain Sommet intitulé « Nouveau pacte financier » qui se tiendra du 22 au 23 juin à Paris , qui a pour ambition de réviser l’architecture financière mondiale pour qu’elle soit plus juste et plus durable, le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération Hassoumi Massoudou, et M. Sylvain Itté ambassadeur de France au Niger ont co- signé une tribune ce lundi 19 juin 2023.  

L’architecture financière internationale, héritée de l’après-guerre, n’est plus suffisamment adaptée au creusement des inégalités, au défi climatique, a la dégradation de la biodiversité et aux défis de santé publique qui marquent le 21eme siècle. Les réponses apportées par la communauté internationale à ces défis sont aujourd’hui fragmentées, partielles et insuffisantes. D’une part, les financements proposés par les institutions de développement ne délivrent pas tout leur potentiel, y compris les prêts accordés à des conditions plus avantageuses que celles du marché. C’est notamment le cas en termes d’impact et d’adaptation aux besoins. D’autre part, la hausse des conditions de financement et l’accroissement de l’endettement freinent les investissements dans les pays en développement et ne leur donnent pas les moyens de faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.

La solidarité internationale est pourtant plus que jamais indispensable dans un contexte de multiplication de crises, qui fragilisent davantage les pays en développement. Un changement de stratégie s’impose pour permettre aux pays les plus exposés de faire face aux conséquences de l’agression russe en Ukraine sur leur sécurité alimentaire et énergétique, et leur permettre de financer le cout très élevé de la transition climatique et les conséquences des évènements climatiques extrêmes.

Nombre de pays du G7 et du G20, d’organisations et d’associations, partagent avec la France ce constat et souhaitent porter cette même conviction. C’est également la position du Niger : nous devons agir vite et ensemble pour corriger les déséquilibres et injustices qu’engendrent ces fractures. Nous appelons, aujourd’hui, à une révision de nos références et à un choc de financement. Nous devons faire évoluer, ensemble, notre système financier international pour qu’il soit plus réactif, plus juste, et plus solidaire, pour lutter contre les inégalités, financer la transition climatique et la protection de la biodiversité, et nous rapprocher de l’atteinte des objectifs du développement durable des Nations Unies.

C’est l’objectif du Sommet pour le Nouveau Pacte financier mondial, qui se tiendra à Paris, les 22 et 23 juin prochains. Ce sommet se veut inclusif et chaque pays, chaque sensibilité, chaque proposition devra pouvoir s’exprimer.

Ce sommet s’inscrit dans une dynamique positive : le lancement de la réforme de la Banque mondiale, la présidence indienne du G20 et celle du Brésil à venir, la revue à mi-parcours des objectifs de développement durable, les engagements pris lors des conférences sur !’évolution du climat {COP) sont autant de raisons d’espérer et de poursuivre cet élan. Des solutions tangibles ont déjà été amorcées : le Club de Paris et le G20 ont lancé une initiative de traitement de la dette. La France joue un rôle décisif dans la mise en oeuvre de solutions coordonnées au sein de ce « Cadre commun ». Elle a proposé et obtenu la mobilisation de 100 milliards de dollars US de droits de tirage spéciaux du FMI au profit des pays qui en ont le plus besoin et le Niger devrait pouvoir bénéficier de ces dispositions. Tous les pays qui le peuvent doivent désormais prendre part à cet effort. Plusieurs banques multilatérales de développement ont commencé à répondre aux recommandations du G20.

Mais il faut aller plus loin en nous inspirant, par exemple, de !’Initiative de Bridgetown, un ensemble de solutions innovantes porté par l’ile de la Barbade pour faire face à la vulnérabilité climatique qui touche de nombreux pays en développement et à revenu intermédiaire.

Un agenda de réforme des banques de développement et du FMI sera porté afin de mieux financer les pays qui en ont le plus besoin et de pouvoir également faire face aux défis globaux. C’est un agenda promouvant, entre autres, des instruments innovants pour accompagner les pays en développement. II fait également ressortir la volonté de mobiliser davantage de financements privés à travers des mécanismes de garantie et de partage des risques afin de réorienter les flux financiers vers ces pays pour notamment soutenir le secteur privé local et les infrastructures durables.

Pour être plus efficaces, les institutions financières internationales doivent pouvoir s’engager plus qu’elles ne le font actuellement afin de mieux travailler ensemble, tout en mobilisant de manière plus efficace l’épargne privée. Le Niger et la France sont par ailleurs convaincus qu’une voix plus importante et plus forte doit être accordée aux pays en développement dans les institutions internationales.

Le sommet pour un nouveau pacte financier de Paris mettra au premier plan les enjeux financiers internationaux, la présence de nombreux chefs d’Etats et de gouvernement, et notamment parmi eux son Excellence le Président du Niger Mohamed Bazoum donnera !’impulsion nécessaire pour obtenir les transformations qui s’imposent.Nous n’avons pas à choisir entre la lutte contre la pauvreté, la lutte contre les causes du réchauffement climatique et ses conséquences, et la protection de la biodiversité. Une transition juste est la seule réponse.

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International

Sécurité sociale au Togo : D’une vision politique aux résultats mesurables, un modèle en construction

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En faisant de la sécurité sociale l’un des axes structurants de son action publique, Faure Gnassingbé a engagé une transformation silencieuse mais profonde du modèle de développement togolais. Des premiers filets sociaux aux réformes de la protection universelle, jusqu’au lancement récent d’un vaste programme de transferts monétaires, le pays suit une trajectoire lisible, fondée sur l’inclusion, la dignité et l’évaluation rigoureuse de l’impact.

La politique togolaise de sécurité sociale s’est construite progressivement autour d’un principe central visant à protéger les plus vulnérables tout en sécurisant durablement les forces productives. Cette orientation, portée au plus haut niveau de l’État, s’inscrit dans une vision assumée du développement humain comme socle de la stabilité économique et sociale.

Comme il l’a régulièrement défendu, Faure Gnassingbé inscrit le développement du Togo dans une approche inclusive, fondée sur la protection des plus vulnérables et l’amélioration concrète des conditions de vie des populations. Une ligne directrice qui se traduit aujourd’hui par des résultats concrets et mesurables.

L’Assurance Maladie Universelle (AMU) constitue l’un des piliers de cette architecture sociale. Elle protège désormais plus de 4,4 millions de personnes et, depuis octobre, s’est étendue à près de 3 millions de travailleurs de l’informel, longtemps exclus des mécanismes classiques de couverture sanitaire. Cette ouverture marque une avancée décisive vers l’universalité des droits sociaux et l’équité dans l’accès aux soins.

Dans le champ éducatif et nutritionnel, 41 millions de repas scolaires ont été servis à travers le pays, contribuant à la lutte contre la faim, à la réduction de la déscolarisation et à l’amélioration des performances scolaires. À cet effort s’ajoute la distribution de kits scolaires à 100 000 jeunes filles, traduisant un engagement constant en faveur de l’égalité des chances et du maintien des filles dans le système éducatif.

La protection de la maternité et de la petite enfance s’est également renforcée avec le programme WEZOU, qui a permis la prise en charge de plus de 4 millions de prestations, réduisant de manière significative les risques sanitaires et financiers liés à la grossesse et à l’accouchement.

Sur le plan économique, le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) a mobilisé 117 milliards de FCFA au profit de près de 2 millions de bénéficiaires, soutenant l’auto-emploi, les petites activités génératrices de revenus et l’inclusion financière. Ces efforts sont complétés par des crédits intrants destinés aux agriculteurs, essentiels à la sécurité alimentaire et à la stabilité du monde rural.

Porté par cette combinaison de politiques publiques, appuyée par des dispositifs innovants comme Novissi et les filets sociaux adaptatifs, le modèle togolais a produit des effets tangibles. La pauvreté a reculé de plus de huit points, tandis que le pays a franchi un seuil symbolique en quittant la catégorie des États à développement humain « faible » pour rejoindre celle à développement humain « moyen ».

Les transferts monétaires, une nouvelle étape dans la consolidation du modèle social

C’est dans cette continuité que s’inscrit le lancement, le jeudi 19 décembre, du nouveau programme national de transferts monétaires, destiné à 700 000 ménages vulnérables sur l’ensemble du territoire. Doté d’un financement initial de 3,5 milliards de FCFA, le dispositif prévoit un transfert de 25 000 FCFA par ménage, versé par des canaux numériques sécurisés, garantissant transparence, rapidité et respect de la dignité des bénéficiaires.

Plus qu’une réponse conjoncturelle, ce programme constitue une brique supplémentaire dans un édifice social déjà structuré. Il vise à renforcer la résilience des ménages face aux chocs économiques, tout en soutenant l’emploi et l’autonomisation, notamment des femmes et des jeunes.

Par son ciblage rigoureux, son articulation avec les programmes existants et l’implication des acteurs nationaux et locaux, cette initiative confirme une orientation stratégique clairement assumée par le président du Conseil, qui considère la sécurité sociale comme un investissement structurant pour la paix sociale, la croissance et l’avenir du pays.

À l’heure où de nombreux pays de la sous-région cherchent à renforcer leurs mécanismes de protection sociale, l’expérience togolaise illustre qu’une politique fondée sur la constance, la mesure de l’impact et la complémentarité des programmes peut produire des résultats structurels. Le lancement des transferts monétaires en faveur de 700 000 ménages vient ainsi consacrer une trajectoire : celle d’un État qui a fait le choix de placer l’humain au cœur de son développement.

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Politique

Affaire Ibrahim Yacoubou : Entre accusations graves et appel au respect de la justice

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L’arrestation de l’ancien ministre des Affaires étrangères et leader politique Ibrahim Yacoubou continue de susciter de nombreuses interrogations tant au niveau national qu’à l’international. Accusé par la justice dans une affaire de sacrifices humains notamment d’assassinats présumés à caractère rituel, son avocat Maître Samna Soumana Daouda rejette toute implication et de son client et appelle au respect de la justice. « Je vis l’une des pires expériences de ma carrière. La machination est si évidente, la manipulation si grossière que j’en perds le sommeil ».

Des accusations au retentissement national

Libéré en juillet dernier après avoir passé dix-huit mois à la prison civile de Ouallam suite aux évènements du 26 juillet 2023, l’annonce du déferrement de nouveau d’Ibrahim Yacoubou dans cette affaire sensible à créer un chambardement et une désolation au sein de l’opinion publique. Pour la défense de l’ancien ministre, il s’agit « d’accusations extrêmement graves qui doivent être prouvées par des éléments tangibles », évoquant à l’occasion que jusqu’à preuve du contraire, comme tout citoyen, il bénéficie de la présomption d’innocence.

Pourtant le Comité Justice et Liberté-Voix unies pour Ibrahim Yacouba créé par ses partisans et soutiens après son arrestation est persuadé : « qu’il y a des mains invisibles qui sont déterminées à impliquer Ibrahim Yacouba dans ce dossier, malgré l’absence totale de tout lien avec les présumés criminels ».

Des indignations et appel au respect des droits humains

Pour nombre d’observateurs, cette affaire du marabout présumé tueur dans lequel Ibrahim Yacoubou est mis en cause interroge sur le respect des droits fondamentaux et sur l’indépendance de la justice. A l’international déjà, des organisations comme Amnesty ont exprimé leurs préoccupations face au caractère jugé « arbitraire » de sa détention et ont appelé au respecter scrupuleusement les normes internationales en matière de droits humains.

De son côté, le groupe parlementaire la France Insoumise dans un communiqué de presse en date du 25 septembre 2025 soutient que « son arrestation actuelle repose sur des accusations grotesques : il est soupçonné de « meurtres rituels » alors même que l’enquête établit son innocence ».

C’est dire que l’affaire Yacoubou constitue un test majeur pour l’indépendance de la justice nigérienne et une épreuve pour l’Etat de droit. La justice est en effet, le dernier rempart face à l’injustice. Le traitement de ce dossier pourrait bien marquer un tournant : soit en renforçant la crédibilité de la justice nigérienne, soit en accentuant les critiques sur sa dépendance vis-à-vis des rapports de force politiques.

Dan Sarki

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