Santé
Santé: Assisses de Yaoundé sur le paludisme : Le Niger est valablement représenté

Du 5 au 8 mars 2024 s’est tenue au Palais des Congres de Yaoundé au Cameroun, la conférence régionale de haut niveau des Ministres de la Santé Publique des 11 pays les plus touchés par le Paludisme. Organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette rencontre vise à examiner les progrès et les défis à relever pour atteindre les cibles relatives au paludisme dans ces pays les plus affectés et aussi de passer en revue les stratégies d’atténuation et le financement pour la lutte contre le paludisme, de convenir d’une stratégie de riposte efficace pour une réduction accélérée de la mortalité palustre en Afrique.

Aussi, en marge de cette conférence, l’Organisation Non Gouvernementale Impact Santé Afrique (ISA) en collaboration avec ses partenaires RBM Partenariat pour en finir avec le paludisme et l’organisation mondiale de la santé a organisé le forum des Parlementaires et Leaders de la Société Civile intervenants dans le domaine de la lutte contre le Paludisme. A toutes ces assises, le Niger est dignement représenté. En effet, la délégation du gouvernement est conduite par la Conseillère Technique du ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales Dr Alfari Aichatou Djibo accompagnée du Directeur du Programme National de lutte contre le Paludisme Dr Yahaya Abou. Du côté de la société civile, deux grands défenseurs de la cause étaient présents à savoir Hamza Djibo, Directeur Exécutif de l’ONG Éducation, Santé et Amélioration du cadre de Vie (ESVAVI) et Oumarou Brah Souleymane de l’Association Nigérienne pour l’Éducation aux Médias et au Numérique (ANEM- Niger).
De la conférence ministérielle : Des engagements renouvelés pour que « personne ne doit mourir du paludisme »
Placée sous le thème : « Lutte contre le paludisme dans les pays les plus durement touchés par la maladie », cette conférence a réuni les 11 pays concernés par l’approche d’une « charge élevée à un fort impact » (HBHI) et toutes les organisations et institutions intervenants dans le domaine du paludisme. La conférence vise en effet à examiner les progrès et les défis à relever pour atteindre les cibles relatives au paludisme dans ces pays et aussi de passer en revue les stratégies d’atténuation et le financement pour la lutte contre le paludisme, de convenir d’une stratégie de riposte efficace pour une réduction accélérée de la mortalité palustre en Afrique. Des panels de haut niveau ont été animés par les experts et les décideurs. La question du financement, de la gestion des ressources, les défis des interventions et les stratégies ont été largement abordés. Intervenant dans un des panels avec les partenaires RBM Partenership to End Malaria et African Leaders Malaria Alliance (ALMA), la Coordinatrice Globale de Civil Society for Malaria Élimination (CS4ME), Olivia Ngou a indiqué que : « le paludisme ne peut être vaincu sans un engagement de la communauté. Ils doivent être impliqués dans les mécanismes de responsabilisation envers nos autorités ».

A l’issue des travaux les ministres de la santé des 11 pays concernés par le paludisme ont procédé publiquement à la signature de la Déclaration de Yaoundé.
En effet, « prenant acte avec une profonde inquiétude, malgré les progrès accomplis, des bilans décevants présentés chaque année depuis 2017 dans le Rapport de l’OMS sur le paludisme dans le monde, qui font état d’une absence alarmante de progrès dans la Région africaine de l’OMS, où persistent environ 95 % de la morbidité et de la mortalité palustres ; du lourd fardeau porté par 11 pays africains qui, ensemble, représentent plus de 70 % de la charge de morbidité palustre dans le monde ; de l’urgence de s’attaquer aux causes profondes de cette stagnation, parmi lesquelles l’évolution de l’écologie et du comportement des vecteurs, les difficultés d’accès aux services de santé et leur qualité insuffisante, y compris les obstacles financiers et liés au genre au sein des ménages ; la récession économique mondiale et l’insuffisance des financements nationaux ; les crises humanitaires, y compris les conflits, les catastrophes naturelles et les migrations ; le changement climatique ; et les menaces biologiques telles que la résistance aux insecticides et aux médicaments, ainsi que les vecteurs émergents du paludisme ».
C’est pourquoi, ils se sont engagés « également à renforcer la sensibilisation à tous les niveaux par le biais des messages clés et de la mobilisation des financements pour mettre fin au Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Soudan, Ouganda et République-Unie de Tanzanie. Ces 11 pays ont adopté l’approche « D’une charge élevée à un fort impact » paludisme afin de tirer parti du leadership et des ressources d’autres secteurs pour combattre et éliminer le paludisme en Afrique.

Forum régional des parlementaires et leaders de la société civile des pays les plus touchés par le paludisme
Selon le rapport de l’OMS, le nombre de cas de paludisme continue d’augmenter, atteignant 249 millions en 2022 dans 85 pays et territoires où la maladie est endémique. Et cela malgré le fait que le paludisme soit évitable et traitable, il reste une menace pour la santé et les moyens de subsistance des populations du monde entier. Cependant, la majorité des décès dus au paludisme se produisent dans 29 pays, avec le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Niger et la Tanzanie en tête. En termes de répartition géographique, ce rapport précise que l’Afrique est la région la plus touchée, représentant 94 % des cas dans le monde en 2022 et 12 pays, dont 11 en Afrique et l’Inde, concentrent 70 % des cas et 73 % des décès du paludisme dans le monde pays.
C’est pourquoi en marge de la conférence ministérielle, du 5 au 7 mars 2024, à l’initiative de Impact Santé Afrique et ses partenaires OMS et RBM, les parlementaires et leaders de la société civile des 11 pays les plus affectés par le paludisme se sont retrouvés à l’hôtel Starland pour les travaux du forum régional. Ensemble, ils ont exploré les stratégies de lutte contre le paludisme. Il s’agit entre autres informer et sensibiliser les acteurs clés sur les stratégies de lutte contre le paludisme ; renforcer les connaissances sur les lacunes financières et le rôle clé des parlementaires et de la société civile dans la mobilisation des fonds; Promouvoir la collaboration entre les parlementaires, les leaders d’opinion, la société civile et les responsables de programmes de lutte contre le paludisme; Développer ensemble un mécanisme de suivi et de responsabilisation; et Élaborer un plan d’action SMART pour assurer le suivi des engagements pris lors de la Conférence ministérielle sur le paludisme de Yaoundé.

Également, l’occasion pour les participants de suivre divers panels. Les pays du Sahel notamment le Niger, le Mali et le Burkina Faso sont confrontés à plusieurs défis dont sécuritaire. Cette situation complique la lutte contre le paludisme avec spécialement les réfugiés et les déplacés internes. Ces personnes en détresse sont le plus souvent exposées aux risques. D’où la nécessité de repenser aux stratégies d’interventions. Ce sont ces difficultés et défis qu’on abordé Ida Savadogo du Burkina Faso et Hamza Djibo de l’ESCAVI Niger.
Le moment fort de ce forum est le lancement de la coalition des parlementaires pour l’élimination du paludisme en Afrique. Ces représentants du peuple ont pris l’engagement de travailler avec la société civile pour qu’ensemble cette lutte soit plus efficace.


Santé
Journée Mondiale contre le Paludisme : La Malaria doit cesser avec Nous : Réimaginer la lutte

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme édition 2025, deux leaders communautaires et membres du Conseil d’Administration du Partenariat RBM pour en finir avec le Paludisme, tous engagés contre cette maladie ont rédigé une tribune. Originaire du Ghana, Cecilia Senoo est la Directrice Exécutive de Hope for Future Generations et le nigérien Hamza Djibo, Directeur Exécutif d’ESCAVI (Éducation, Santé et Amélioration du Cadre de Vie) ont appelé les dirigeants à poursuivre leurs efforts et à joindre le geste à la parole.
«Chaque fois que nous nous rendons dans une clinique au Ghana ou au Niger, nous voyons des mères bercer des enfants fiévreux, dans l’attente d’un test de dépistage du paludisme. En cette Journée mondiale contre le paludisme (25 avril), nous nous rappelons que si le monde a tourné la page du COVID-19, le paludisme, lui, n’est jamais parti. Il est toujours là, volant des vies, épuisant les économies et freinant notre continent.» Hamza Djibo

«Il y a cinq ans, le monde s’est arrêté à cause du COVID-19. Les frontières se sont fermées, les économies ont tremblé et, pour la première fois depuis longtemps, les pays riches ont ressenti la menace d’une pandémie incontrôlée. C’est à ce moment-là que la santé mondiale est devenue une priorité. Mais aujourd’hui, alors que le monde reprend ses activités habituelles, d’autres crises sanitaires persistent : la tuberculose, le VIH, le paludisme et d’autres encore».

Le paludisme tue encore plus de 600 000 personnes par an, dont la plupart sont des enfants africains de moins de cinq ans. Nous disposons des outils nécessaires pour mettre fin à ces souffrances : moustiquaires salvatrices, diagnostics rapides, traitements efficaces et, plus récemment, un vaccin. Pourtant, les progrès sont au point mort.
Pourquoi ?
Parce que les priorités financières changent et que la santé est généralement le premier domaine à être déficitaire. Surtout lorsque les menaces sanitaires sont circonscrites à certaines régions du monde. Nous savons par expérience que c’est une erreur.
En ce qui concerne le paludisme, le risque n’est jamais maîtrisé. Avec le changement climatique, la distribution et la portée géographique des moustiques peuvent s’étendre, entraînant une augmentation du nombre de personnes exposées au paludisme et de la fréquence des épidémies. Mais cette trajectoire peut être évitée.
Avec une volonté politique et un financement adéquat, nous pouvons nous attaquer à l’expansion du paludisme, la prévenir et y mettre un terme définitif. Cette année, alors que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) se prépare à se reconstituer, les enjeux ne pourraient être plus importants. Le Fonds est une bouée de sauvetage, puisqu’il finance près des deux tiers de l’ensemble des activités de lutte contre le paludisme en Afrique.
Mais avec la réduction de l’aide des pays donateurs, nous ne pouvons pas compter uniquement sur la bonne volonté. Il est essentiel que le Fonds mondial soit entièrement reconstitué, et c’est la première étape.
La dure réalité ?
Le financement international est imprévisible. Avec les crises multiples actuelles, les pays donateurs se replient sur eux-mêmes, et nous devons relancer et réimaginer la lutte contre le paludisme. Le paludisme empêche toujours les pays d’atteindre leur plein potentiel. Lorsque les pays n’ont pas à dépenser de fonds pour une maladie évitable et traitable, ils sont mieux à même de jouer un rôle dans une économie et une société mondiales florissantes et prospères.
Pourtant, bon nombre de nos gouvernements dépensent encore moins pour la santé qu’il y a vingt ans (en pourcentage des budgets). En outre, l’élimination du paludisme génère des dividendes, et pas seulement pour les pays endémiques.
L’analyse d’Oxford Economics montre que la réalisation des objectifs de développement durable fixés pour le paludisme permettrait de débloquer des milliards de dollars en termes de PIB et d’échanges commerciaux, au bénéfice des économies des pays donateurs et des pays endémiques. Atteindre l’objectif de 90 % de réduction du paludisme dans le monde, tel est l’objectif des ODD, qui permettrait de dégager des milliards de dollars de PIB et d’échanges commerciaux :
- Un coup de pouce de 126,9 milliards de dollars au PIB de tous les pays d’Afrique où le paludisme est endémique.
- Un coup de pouce de 142,7 milliards de dollars au PIB mondial de tous les pays où le paludisme est endémique.
- Un coup de pouce au commerce international de 80,7 milliards de dollars.
- Un coup de pouce aux exportations des pays du G7 vers les principaux pays africains où le paludisme est endémique de 3,9 milliards de dollars.
Appel aux Dirigeants!
En cette journée mondiale contre le paludisme, nous appelons les dirigeants à poursuivre leurs efforts et à joindre le geste à la parole. Nous avons vu des progrès remarquables et nous savons que nous pouvons mettre fin au paludisme, mais nous avons encore besoin d’un financement durable pour les programmes, à la fois des ressources nationales et des donateurs internationaux, et pour cela, nous avons besoin de la volonté politique de faire correspondre notre ambition à l’action. Dans cinq ans, lorsque nous serons censés atteindre les objectifs de développement durable, nous pourrons regarder en arrière et dire : « C’est l’année où nous avons pris les choses en main et où nous avons fait preuve d’une grande détermination : C’est cette année que nous avons pris les choses en main et que nous avons investi dans notre propre avenir.
Hamza Djibo, Directeur Exécutif d’ESCAVI (Éducation, Santé et Amélioration du Cadre de Vie) et Cecilia Senoo, Directrice Exécutive de Hope for Future Generations
Santé
18eme édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme : Réinvestir pour continuer à sauver des vies !

Ce vendredi 25 Avril 2025, le monde entier célèbre la 18eme édition de la journée mondiale dédiée à la lutte contre le paludisme. Instituée par les États Membres de l’OMS lors de l’Assemblée mondiale de la Santé 2007, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion pour l’ensemble des acteurs engagés de souligner la nécessité d’investissements continus et d’un engagement politique durable en faveur de la prévention et de la lutte contre cette maladie qui tue des milliers de personnes.
En tant que fléau persistant, la moitié de la population mondiale est encore exposée au risque de paludisme. En effet selon l’Organisation mondiale de la Santé, 263 millions de personnes sont touchées par la maladie, et 597 000 en sont décédées en 2023, dont la presque totalité en Afrique.
Cette année, le thème de la Journée mondiale du paludisme 2025 est « Le paludisme se termine avec nous » : Réinvestir, réimaginer, rallumer ». Le choix de ce thème vise à sensibiliser aux actions urgentes nécessaires dans la lutte contre le paludisme, en soulignant l’importance d’un investissement, d’une innovation, d’une collaboration et d’un engagement continus de la part de la communauté mondiale de l’éradication du paludisme.
Dans le message publié le fonds mondial a indiqué que les conflits, les crises humanitaires, les phénomènes météorologiques extrêmes, la résistance grandissante aux médicaments et aux insecticides et le sous-financement menacent les importants progrès que le partenariat du Fonds mondial a réalisés contre le paludisme au cours des vingt dernières années. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’arrêter maintenant. Lorsque nous levons le pied, nous faisons marche arrière, et rapidement. L’investissement dans la lutte contre le paludisme fait bien plus que sauver des vies : il stimule la productivité, crée des opportunités économiques et renforce la sécurité sanitaire mondiale. Ce n’est pas le moment de faire une pause. C’est le moment de donner le tout pour le tout : réinvestir, réinventer et relancer la lutte, pour mettre fin au paludisme et bâtir un avenir en meilleure santé, plus sûr et plus équitable pour toutes et tous. »
Le Niger figure parmi les pays les plus touchés par cette maladie. En septembre 2024, le pays a introduit le vaccin contre le paludisme (RTS, S) dans le cadre de son Programme Élargi de Vaccination de routine. Cette vaccination cible les enfants âgés de 06 à 16 mois.
En tant que problème de santé publique, il est important de continuer à conjuguer les efforts pour réduire les dégâts causés par le paludisme. La synergie d’action entre les acteurs permettra de poursuivre les efforts engagés.
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