Santé
La Césarienne au Niger : Une épreuve à la maternité Issaka Gawobi de Niamey
Au Niger, la césarienne est une opération chirurgicale gratuite. Elle consiste à extraire l’enfant de l’utérus de la mère. Cependant la pratique de la césarienne n’est pas sans risque car elle est une intervention chirurgicale obstétrique pouvant être associé à des complications maternelles et fœtales.
Selon l’Organisation Mondiale de la Sante (OMS), le taux de la césarienne varie de 1% à 58% dans le monde et en Afrique les risques et le taux de mortalité maternelle après une césarienne serait 50 fois plus élevés à celui des pays riches. Selon une étude de la revue médicale sur 3700 femmes suivies, 20 sont décédées après leur césarienne ce qui donne une mortalité de 5,43 pour 1000 pour les mètres africaines, contre 0,1 pour 1000 au Royaume-Uni. En outre les africaines ont présenté près de trois fois plus de complications pendant l’intervention chirurgicale que les américaines en particulier les saignements sévères.
Selon l’annuaire des statistiques sanitaires publié en 2017, le Niger fait partie des pays qui enregistrent les taux les plus faibles. Plus de 17000cas de césarienne ont été registré dans les maternités en 2017, soit un taux de 1,90%. S’agissant des complications de la césarienne à la maternité Issaka gazobi de Niamey, lors d’un forum sur la thématique, le professeur Garba Ramatou Madeleine gynécologue à ladite maternité a expliqué que : « plus de 573 femmes ont été opéré en 2017, la césarienne est faite dans plusieurs cas par exemple les femmes qui ont des petites bassins, celles qui ont été marié précocement et aussi lorsqu’il y’a les contractions, les causes fœtales c’est à dire le fœtus vient par les pieds, le décollement du placenta avant l’expulsion de l’enfant. Elle est également pratiquée si la femme souffre des maladies comme la drépanocytose, l’anémie. Il existe aussi une forme de césarienne appelé prophylactique. Pour ce cas, la femme se faite programmer pour opération afin d’éviter les douleurs ».
La pratique de la césarienne laisse un malheureux souvenir chez certains patients et proches
Hassan Modi a perdu sa épouse Fati Halidou suite à la césarienne : « Après avoir perdu le liquide placentaire, nous sommes partis dans le centre de santé le plus proche de notre quartier Dan Gao. Elle a passé une demi-journée sans accoucher. Nous avons été référés à la maternité Issaka Gazobi de Niamey parce qu’on a constaté qu’elle ne peut pas accoucher d’elle-même. Constatant que le fœtus a une grande taille, dès notre arrivée, elle a été prise en charge pour une césarienne, après avoir demandé mon autorisation que j’ai vite accorder pour sauver la vie de ma femme. Malheureusement après l’intervention, une hémorragie est survenue et malencontreusement, on n’a pas pu trouver du sang de son groupe sanguin à temps pour la protéger. Elle est partie à jamais comme ça…. »
Certaines autres patientes ont des mauvais souvenirs de l’expérience de la césarienne. C’est le cas de Hamsatou Bonkano qui avec un regard pessimiste nous parle de son calvaire. « Cela fait six mois que j’ai eu mon enfant par césarienne. Je suis toujours malade, j’ai des constipations et des douleurs au niveau de la plaie qui n’arrive pas à se cicatriser malgré les produits prescrits. Je suis retourné voir le docteur, qui après consultation a décidé d’une nouvelle opération chirurgicale. L’échographie a détecté une anomalie et je me suis fait opérer pour une deuxième fois ».
Dans la même optique, Gaika Sadou évoque l’expérience de sa sœur Safia qui perdu la vie suite à la césarienne. Selon Gaika, Safia était bien portante et a décidé de profiter de la césarienne prophylactique. Elle était bien suivie jusqu’au jour de sa programmation. C’était un mercredi vers 8h que Safia a été amené en bloc. 1h de temps, plus tard, on nous annonce que Safia et le bébé ont rendu l’âme. Son mari a voulu savoir les circonstances mais aucune explication concrète ne lui a été donnée. Que son âme repose en paix. Au cours de ces deux dernières années, on constate beaucoup de décès maternels et infantiles liés à la césarienne ou des complications après la pratique de cette dernière a-t-il conclu.
Les spécialistes de la question donnent des précisions
Pour le Professeur Garba Rahamatou Madeleine gynécologue à la maternité Issaka Gazobi, il faut d’abord connaitre les complications en fonction de la pathologie, les patientes tardent pour le recours à la césarienne mais elles n’ont pas compris les raisons de la césarienne. Il y a aussi l’ignorance c’est à dire la population est sous informée.
Les décès maternels et infantiles liés à la césarienne constituent une préoccupation majeure au Niger. L’Etat du Niger à travers le ministère en charge de la question sanitaire doit mener une enquête sur la pratique de la césarienne. Malgré la loi sur l’accès à l’information, la population reste dans l’ignorance sur la pratique de la césarienne.
Notre demande d’interview est restée lettre morte au niveau du ministère de la santé publique. Mais une étude (www.sphère-santé.com) montre que l’accouchement par césarienne est une méthode répandue qui comporte tout de même des conséquences importantes, pour la mère, mais aussi pour l’enfant. Cette étude publiée en janvier 2018 et menée par une équipe américaine met en avant les dangers qui peuvent apparaître après l’intervention. Pour cela, 2000 femmes ont été suivies durant un an après leur accouchement mené à terme.
Quels sont les dangers de ce type d’intervention pour la mère et le nouveau-né ?
C’est une intervention courante qui peut toutefois représenter des dangers pour votre bébé, mais aussi pour vous, future mère. D’abord pour la Maman, cette opération fragilise le corps et l’expose à des risques pour les grossesses à venir, un mauvais placement du futur placenta, appelé placenta praevia, ou d’importantes hémorragies, notamment au cours du dernier trimestre. L’un des autres risques, hélas, est également la possibilité accrue de ne pas parvenir à mener la grossesse à terme. La rupture utérine fait elle aussi partie des éventualités lors d’un prochain accouchement. Cela peut se traduire par une forte douleur abdominale, un risque important d’hémorragie pour la mère et d’asphyxie pour l’enfant. Cette rupture peut avoir lieu pendant la grossesse ou durant un accouchement par voie basse. Dans ce cas, une intervention chirurgicale sera rapidement pratiquée pour faciliter la naissance.
S’agissant de l’enfant, si l’accouchement par césarienne est désormais devenu quotidien et maîtrisé, cette intervention n’est cependant pas anodine ou sans conséquences. Les nouveau-nés sont eux aussi exposés à certains risques, même si ceux-ci restent beaucoup moins nombreux que pour leur mère. L’étude a démontré une augmentation de risque d’asthme chez les enfants nés suite à un accouchement par césarienne. Le facteur aggravant d’obésité est également démontré chez les enfants nés grâce à une intervention, comparé à ceux nés de façon naturelle.
Les déficits et excédents de césariennes dans le monde
Considérons les pays où les taux sont hors de la fourchette recommandée (10 % à 15 %). Nous avons estimé pour chacun d’eux le nombre annuel de césariennes en déficit ou en excédent alors que de nombreux pays pratiquent la césarienne à outrance, le déficit de césariennes reste considérable dans les pays pauvres, avec un effet indubitable sur les risques de décès pendant et après la naissance. Cette situation, qui nécessite à la fois des efforts pour assurer l’accès à un accouchement sans risque aux populations vulnérables, et en même temps une lutte contre les abus de césariennes sans justification médicale parmi les classes moyennes, se retrouve au sein même de nombreux pays en développement comme l’Inde, l’Indonésie ou même des pays d’Afrique. Elle contraint les autorités nationales de santé publique à promouvoir la médicalisation des naissances et, en même temps, à en prévenir l’essor incontrôlé.
Cet article a été réalisé avec l’appui financier de la MFW Mamata Abdoulaye Saley
Santé
2ᵉ édition du forum Oxy-Jeunes : 30 jeunes ambassadeurs des 4 communes de Mayahi engagés en faveur la nutrition
Du 10 au 12 septembre 2025, s’est tenue à Mayahi, Chef-lieu dudit département, la deuxième édition du forum Oxy- jeunes. Organisé par l’ONG Action contre la Faim Espagne, les travaux ont été présidé par le Secrétaire Général de la préfecture de Mayahi, représentant le Secrétaire Général Adjoint du Gouvernorat. Au total 30 jeunes issus des 4 Communes de Mayahi à savoir Tchaké, Guidan Amoumoune, Atantané et Mayahi ont été renforcé sur des thématiques clés liées à la santé et à la nutrition.

Placé sous le thème : « Investir dans la nutrition, c’est investir dans le capital humain, c’est financer l’avenir des communautés », l’objectif principal est d’outiller ces jeunes afin qu’ils puissent eux-mêmes mener des actions de plaidoyer au niveau communautaire, en s’appuyant sur des approches créatives et participatives.
Dans son intervention à l’ouverture, le chef de la sous-Base Mayahi Harouna BAARE DIORIa indiqué toute la pertinence de cette activité. « Le thème de cette édition nous interpelle sur les leviers locaux à mobiliser pour améliorer durablement le bien-être collectif. Il nous invite à explorer les savoirs communautaires, les ressources disponibles et les dynamiques sociales qui favorisent une nutrition adéquate. À travers les ateliers, les échanges intergénérationnels, les performances artistiques et les dialogues communautaires, cette édition vise à renforcer le rôle des jeunes comme acteurs du changement, dans un environnement qui valorise leur engagement ».

En prononçant le discours d’ouverture, le Secrétaire Général de la préfecture de Mayahi Abdoul-Karim Haladou à préciser que ce thème reflète une vision claire et ambitieuse : celle de construire un avenir sain et prospère pour nos enfants, nos familles et nos communautés.
« La nutrition infantile, lorsqu’elle est équilibrée et adaptée, constitue un pilier fondamental du développement humain. C’est pourquoi le gouvernement en a fait une priorité nationale, en promouvant des approches intégrées et durables ». Mieux a-t-il ajouté « cette initiative s’inscrit pleinement dans les orientations du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), dirigé par Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tchiani, qui place le développement du capital humain, la souveraineté alimentaire et l’implication citoyenne des jeunes au cœur de l’action gouvernementale ».
Nutrition- WASH- SCAPRU- Slam et théâtre au cœur des formations
Ces jeunes ont été formé sur la nutrition, le WASH, le SCAPRU (Système Communautaire d’Alerte Précoce et de Réponse aux Urgences), ainsi que sur le slam et le théâtre, utilisés comme outils de plaidoyer. Simultanément, ils ont été initiés à l’utilisation de plateformes de communication traditionnelles (radio, théâtre de rue) et modernes (réseaux sociaux, podcasts, vidéos courtes), pour assurer une large diffusion de leurs productions.

Au terme de ces trois jours d’intenses formations, le chef de la sous-Base Mayahi Harouna BAARE DIORI a félicité toute l’équipe pour la mobilisation et remercier les autorités pour l’accompagnement « Permettez-moi, au nom de toute l’équipe d’Action contre la Faim-Sous-Base de Mayahi, d’exprimer toute notre gratitude pour la tenue et surtout la réussite de cette 2ᵉ édition du Forum Oxy-Jeunes. Nous remercions sincèrement les autorités administratives et techniques pour leur accompagnement constant, leur disponibilité et les facilités accordées tout au long de l’organisation de cette rencontre. Votre appui a été déterminant pour faire de cet événement un moment fort de mobilisation citoyenne ».
En clôturant les travaux, leSecrétaire Général de la préfecture de Mayahi Abdoul-Karim Haladou a salué le succès éclatant de cette 2eme édition d’Oxy- Jeunes « En valorisant les produits locaux, en misant sur la sensibilisation communautaire, et en plaçant les jeunes au cœur de la mobilisation, ACF-Espagne démontre une parfaite cohérence avec les orientations nationales et un engagement concret aux côtés des populations. Votre engagement est une véritable source d’inspiration. Continuez à faire entendre vos voix, à mobiliser vos communautés, et à incarner le changement que vous souhaitez voir ».
Cette édition a vu aussi la participation des partenaires de l’ACF Espagne à savoir la Plateforme des Journalistes Nigériens pour la Nutrition et le Réseau des Jeunes Leaders pour la Nutrition.L’engagement et l’accompagnement du Chef de Canton ont été reconnus à travers la remise d’un témoignage de satisfaction.

Santé
Café Nutrition de la PNIN Niger : Les chaînes de valeur des fruits et légumes au centre des échanges !
Le mardi 9 septembre 2025, l’hôtel Bravia de Niamey a servi de cadre à la tenue de la -deuxième session du Café Nutrition. Organisé par la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) autour du thème : « Comprendre les chaînes de valeur des fruits et légumes pour mieux nourrir les Nigériens », la cérémonie d’ouverture a été présidée par le Directeur par intérim de l’Institut national de la Statistique (INS), Alzouma Souleymane en présence de la Coordinatrice de la PNIN Madame Maimouna Ali Boulhassane.

Dans son discours à l’occasion, le Directeur Général par intérim de l’INS, Alzouma Souleymane a exprimé que cette deuxième session du Café nutrition plusieurs objectifs : « à travers cette rencontre l’INS et ses partenaires souhaitent trois choses. Premièrement, valoriser les données et les analyses disponibles sur les chaines de valeur des fruits et légumes. Deuxième chose, favoriser un dialogue inclusif entre chercheurs, décideurs, producteurs, transformateurs, société civile et médias et troisième chose stimuler un plaidoyer collectif pour promouvoir une alimentation saine, diversifiée et accessible à tous les nigériens ».
C’est pourquoi, il a tenu à remercier et encourager l’équipe de la PNIN pour les efforts déployés : « Je voudrais saisir cette occasion pour saluer les efforts de la PNIN et de ses partenaires techniques et financiers ainsi que les chercheurs qui contribuent activement à la production, à l’analyse et à la diffusion de données nutritionnelles qui sont des éléments essentiels d’aide à la prise de décision dans le domaine de la nutrition ».
Fruits et légumes : un atout pour la nutrition et un potentiel économique énorme
Au cours de cette séance, trois présentations en lien avec l’importance des fruits et légumes dans l’alimentation des nigériens ont été développé. La première sur l’importance de la consommation des fruits et légumes sur la santé de la population a été animée par Professeure Sabo Haoua SEINI, Enseignante Chercheure à la Faculté des Sciences et Techniques de l’université Abdou Moumouni. L’accent a été mis sur l’importance des fruits et légumes pour la santé. Riches en vitamines et minéraux, ils contribuent à lutter contre la malnutrition et à prévenir certaines maladies.

La deuxième session a porté sur : « Produire, conserver, transformer et distribuer les fruits et légumes au Niger : défis, contraintes d’accessibilité et plaidoyer ». Animée par le Secrétaire Exécutif du Réseau des Chambres des Agriculteurs (RECA), les participants ont été édifié sur les défis liés à la production, la transformation, la conservation et la commercialisation de ces produits. Les échanges ont permis d’explorer les opportunités pour renforcer la chaîne de valeur afin d’améliorer l’accès et la consommation et surtout le rôle des acteurs locaux et des politiques publiques dans la promotion de filières durables. De la production à la transformation, en passant par la commercialisation, chaque maillon de la filière joue un rôle clé dans le développement économique et social.

Enfin la troisième session a mis en lumière « État des lieux des chaines de valeur des fruits et légumes au Niger selon le rapport de la PNIN ». Dans son exposé, Almoustapha Yatta, Analyste principal de la PNIN a indiqué la nécessité de comprendre les chaînes de valeur pour lutter contre la malnutrition. L’étude soutient que la valorisation des productions locales peut réduire les importations et soutenir l’économie nationale.

Dans son mot de clôture, la Coordinatrice de la PNIN, Madame Maimouna Ali Boulhassane s’est réjouie de discussions enrichissantes tenues « tout au long de cette journée, nous avons bénéficié des débats riches, des présentations de qualité et des contributions pertinentes qui ont permis de mettre en lumière les multiples enjeux liés à la production, à la transformation, à la conservation et à la distribution des fruits et légumes au Niger. Les échanges ont clairement montré que les fruits et légumes sont essentiels pour la santé et la prévention de nombreuses maladies. Seulement les défis persistent au niveau de la production, de la transformation et de la conservation de ces produits. Il est indispensable de renforcer la sensibilisation et le plaidoyer afin d’encourager une consommation plus élevée au sein de nos populations ».
Rappelons que le Café Nutrition de la PNIN est un cadre d’échanges actif et interactif où l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le domaine de la nutrition discutent d’une thématique. Il vise à partager les données probantes produites par la PNIN, accentuer la sensibilisation et le renforcement des capacités et surtout mener le plaidoyer.

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