Connect with us

Média

Lettre ouverte pour la protection des journalistes et la défense de la liberté d’expression et de la liberté de la presse au Mali et au Burkina Faso

Published

on

RSF a coordonné l’initiative de près d’une trentaine de médias et d’organisations de défense des droits humains pour défendre la liberté de la presse au Mali et au Burkina Faso. Dans une lettre ouverte adressée aux autorités de ces deux pays, aux institutions régionales et à la communauté internationale, ils demandent la fin des pressions et intimidations envers les journalistes locaux et étrangers ainsi que le respect des engagements internationaux des deux pays dans le domaine de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, en particulier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

  • Monsieur le Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine,
  • Monsieur le Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO,
  • Monsieur le Président de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA,
  • Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine,
  • Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,
  • Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA,
  • Monsieur le Président du Parlement panafricain,
  • Monsieur le Secrétaire général de l’ONU,
  • Monsieur le Président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU,
  • Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
  • Madame la Secrétaire générale de l’OIF,
  • Mesdames et Messieurs les Présidents des instances de régulation des médias des 15 pays de la CEDEAO,
  • Monsieur le Président du Réseau francophone des régulateurs des médias,
  • Monsieur le Président de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’UEMOA et de la Guinée,
  • Mesdames et Messieurs les ministres de la Communication des 15 pays de la CEDEAO,
  • Monsieur le Président de l’Union africaine de radiodiffusion (UAR)

Appels au meurtre de journalistes et de leaders d’opinion, menaces et intimidations sur la presse nationale, montages grotesques contre des journalistes, suspension des médias internationaux RFI et France 24, expulsion des correspondants des journaux français Libération et le Monde…  Les menaces sur la liberté d’expression et la liberté de la presse sont très inquiétantes au Burkina Faso. Les mesures prises par les autorités de ce pays, surtout ces derniers mois, sont de nature à remettre en cause le droit fondamental des citoyens à être informés. La liberté commence là où finit l’ignorance.

Au Mali également, les pressions et les intimidations envers les journalistes et les leaders d’opinion se multiplient. Le 20 février 2023, la Maison de la presse de Bamako a été mise à sac. Le 13 mars, le chroniqueur de radio Mohamed Youssouf Bathily, plus connu sous le sobriquet de Ras Bath, a été inculpé et écroué pour avoir dénoncé “l’assassinat” de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.

Le 15 mars, Rokia Doumbia, dite « Rose vie chère », a été arrêtée à son tour pour avoir communiqué sur la hausse des prix et « l’échec » de la transition. Le 6 avril, le journaliste Aliou Touré a été enlevé par des hommes armés et cagoulés et n’a été retrouvé libre que quatre jours plus tard. Là aussi, la presse internationale est loin d’être épargnée.

En février 2022, un reporter de Jeune Afrique a été expulsé de Bamako. Et un mois plus tard, RFI et France 24 ont été coupés sur tout le territoire malien. De novembre à décembre 2022, la chaîne Joliba TV a été suspendue par la Haute autorité de la communication (HAC), après la diffusion d’un éditorial jugé critique envers les autorités.

Au Burkina Faso comme au Mali, ces attaques sont de plus en plus relayées sur les réseaux sociaux par des « influenceurs » favorables aux régimes militaires de ces deux pays, qui jouent aux justiciers et n’hésitent pas à menacer de mort les journalistes et leaders d’opinion trop indépendants à leurs yeux. Aujourd’hui, le mensonge s’ajoute à la violence. « L’instauration d’un régime de terreur », comme l’écrit le quotidien burkinabè L’Observateur Paalga, s’accompagne d’une vague de “fake news” qui inondent les réseaux sociaux de contre-vérité. Les premières victimes de ces « influenceurs » sont les populations malienne et burkinabè, qui sont privées de débat démocratique.

En cette période de grave crise sécuritaire dans ces deux pays, les journalistes qui jouent un rôle crucial d’information des citoyens sont tous conscients de leurs responsabilités. Ils comprennent aussi la complexité du contexte politique,  géopolitique  et militaire. Ils vivent et subissent aussi les graves conséquences de cette crise sécuritaire. Ils souhaitent comme tous les citoyens, le retour rapide à la paix. Pour autant la lutte contre le terrorisme ne doit en aucun cas servir de prétexte pour imposer une nouvelle norme de l’information et pour restreindre les droits fondamentaux des populations malienne et burkinabè à rechercher et à avoir accès à l’information par le biais des médias professionnels et indépendants.

Au Burkina Faso, la situation des journalistes est devenue tellement critique que même l’institution chargée de la régulation s’en émeut. Dans un communiqué publié le 29 mars 2023, le Conseil supérieur de la communication (CSC) « constate avec regret la récurrence des menaces proférées à l’endroit d’organes de presse et d’acteurs des médias ». Le CSC demande aux autorités burkinabè de « prendre les mesures idoines pour assurer la sécurité des médias et des journalistes dans l’exercice de leur profession ». De son côté, Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, se dit « profondément troublé » par la situation des médias au Burkina Faso. « En cette période de transition, la protection des voix indépendantes est plus nécessaire que jamais« , ajoute-t-il.

Le 20 février, Alioune Tine, l‘expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, a déclaré être « extrêmement préoccupé par le rétrécissement de l’espace civique, de la liberté d’expression et d’association » au Mali.

Sur la base de tous ces éléments, nous, signataires de cette lettre ouverte,

  • Exhortons les autorités du Mali et du Burkina Faso à mettre fin à toutes les mesures qui portent atteinte à la liberté de la presse. 
  • Remarquons une absence de protection des forces de sécurité et un silence de la justice face aux campagnes d’intimidation et aux menaces de mort lancées contre les journalistes de ces deux pays. Tout en respectant l’indépendance de la justice, nous interpellons les procureurs et les officiers de police judiciaire à être plus réactifs sur ces actes répréhensibles par le droit pénal.
  • Demandons aux autorités de ces deux pays de garantir la protection et la sécurité de tous les professionnels des médias victimes de menaces, intimidations, harcèlement et attaques physiques.
  • Demandons aux autorités de diligenter des enquêtes impartiales, efficaces et indépendantes pour faire la lumière sur les abus commis contre les journalistes, identifier les responsables et les poursuivre en justice.
  • Appelons les deux gouvernements à respecter les obligations internationales signées et ratifiées par les États concernant la liberté d’expression et la liberté de la presse, en particulier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
  • Appelons les responsables nationaux et les instances panafricaines et internationales destinataires de cette lettre ouverte, pour qu’ils soutiennent cette démarche au plus haut niveau : l’accès à l’information est un droit fondamental des peuples. En cette veille de la journée mondiale de la liberté de la presse, il est essentiel de la défendre et de la protéger.

2 mai 2023

SIGNATAIRES

1. AfrikaJom Center
2. Association  des Journalistes du Burkina Faso (AJB)
3. Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL Sénégal)
4. Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme d’Investigation (CENOZO)
5. Centre National de la Presse Norbert Zongo (CNP-NZ Burkina Faso)
6. Courrier confidentiel (Burkina Faso)
7. Fédération des Journalistes Africains (FAJ)
8. Fédération Internationale des Journalistes (FIJ)
9. Fédération Internationale pour les Droits de l’Homme (FIDH)
10. France 24 (France)
11. Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA)
12. Human Rights Watch (HRW)
13. International Press Institute (IPI)
14. Jeune Afrique (France)
15. Joliba TV News  (Mali)
16. Le Pays  (Burkina Faso)
17. Le Monde  (France)
18. Lefaso.net (Burkina Faso)
19. Le Reporter (Burkina Faso)

20. L’Événement  (Burkina Faso)
21. Libération (France)
22. L’Observateur Paalga  (Burkina Faso)
23. Radio France Internationale (France)
24. Reporters sans frontières (RSF)
25. Société des Editeurs de la Presse Privée du Burkina Faso (SEP)
26. Omega Médias (Burkina Faso)
27. Union Internationale de la Presse Francophone (UPF)
28. Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest (UJAO)
29. 24heures.bf  (Burkina Faso)
30. Wakat Sera  (Burkina Faso)

Source: RSF

Continue Reading

Média

 Médias : Le journal l’Événement Niger Lance le Desk Événement Data

Published

on

Le journal l’Événement Niger spécialisé dans le journalisme d’investigation a innové ce vendredi 21 novembre 2025 à travers la cérémonie du lancement de son Desk Datajournalisme. Une initiative marquant une étape significative dans le paysage médiatique du pays. Cette nouvelle entité, dédiée à l’analyse et à la présentation de données, vise à renforcer la qualité de l’information diffusée par le journal.

Lors de la cérémonie de présentation, des représentants du secteur des médias publics et privés, des experts en data journalisme et des membres de la société civile se sont réunis pour célébrer ce moment clé. Le Desk Événement Data s’inscrit dans une volonté d’offrir aux lecteurs des contenus enrichis, basés sur des analyses rigoureuses et des données pertinentes.

Avec cette initiative, l’Événement Niger se positionne comme un acteur de référence dans le domaine du journalisme d’investigation et de la présentation de données. Ce développement témoigne d’un engagement fort envers une information de qualité et d’une transparence accrue dans le traitement des sujets d’actualité devait préciser le doyen de la presse nigérienne, le journaliste d’investigation et Promoteur de journal l’Événement Niger Moussa Aksar.

Datajournalisme est une avancée significative pour le journalisme au Niger eu égard à l’impact positif qu’elle pourrait avoir sur la société. Les attentes sont désormais élevées quant aux prochains contenus qui seront produits par ce nouveau Desk, qui promet d’apporter une valeur ajoutée à l’information au Niger.

Continue Reading

Média

Média : Les membres de l’ONC entrent en fonction

Published

on

Ce vendredi, 21 novembre 2025, les membres de l’Observatoire National de la Communication (ONC) ont presté serment devant la Cour d’État. C’était au cours d’une audience solennelle en présence du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Relations avec les Institutions et de plusieurs autres invités. A l’entame de son entrée en fonction, le Président de l’ONC Ibrahim Manzo Dialla a prononcé un discours.

Discours prononcé par le nouveau Président de l’Observatoire National de la Communication (ONC) M. Ibrahim Manzo DIALLO après la prestation de serment

Monsieur le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Relations avec les Institutions,

Monsieur le Représentant du Ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information,

Madame, Messieurs les membres de l’Observatoire National de la Communication (ONC),

Mesdames, Messieurs les personnels technique et administratif de l’ONC,

Mesdames, Messieurs de la Presse,

Distingués invités,

Chère assistance, Bonjour !

C’est avec une profonde gratitude et un sens élevé du devoir que nous, membres de l’ONC, entrons aujourd’hui en fonction.

Permettez-moi, en premier lieu, de remercier les plus hautes autorités de notre pays pour la confiance qu’elles ont placée en nos modestes personnes.

Nous recevons cette responsabilité comme un Appel à servir, dans un contexte marqué par de grands défis pour notre secteur. Ces derniers ont pour noms : la lutte contre la désinformation, l’accès équitable à une information fiable, la viabilité économique des médias, la gestion de l’information liée à la sécurité, et la préservation de la liberté de la presse dans le respect de l’éthique et de la déontologie, le tout dans un contexte sécuritaire des plus difficiles.

Des défis certes immenses, mais pas insurmontables. Ils appellent néanmoins à une prise de conscience et à une responsabilisation de tous les acteurs et à tous les niveaux.

Notre institution a traversé, faut-il le rappeler, une période de léthargie institutionnelle, marquée par la suspension des contrats d’une partie de son personnel, une fragilité du fonctionnement administratif et un ralentissement des activités essentielles dans tous les secteurs.

Nous sommes conscients que cette situation a affecté non seulement l’ONC, mais aussi les acteurs des médias, qui attendent beaucoup d’un organe de régulation actif, proche et réactif.

Aujourd’hui, cette installation marque un tournant. Elle symbolise la volonté des autorités du pays, avec à sa tête Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République,Chef de l’Etat, et SEM Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre, de redonner souffle et crédibilité à l’Observatoire, et de réactiver ses missions de veille, de conseil et de soutien aux médias — dans un environnement où la désinformation, les discours de haine et la manipulation de l’opinion fragilisent la cohésion sociale.

Mes collègues et moi nous engageons à œuvrer pour :

· la remobilisation du personnel de l’ONC et le renforcement de ses capacités ;

· la restructuration de l’institution en vue d’une plus grande efficacité ;

· la lutte contre la désinformation ;

· l’accompagnement des médias dans la production de contenus fiables et la couverture professionnelle des enjeux de notre société ;

· et le renforcement de la coopération avec les acteurs nationaux et internationaux, afin de bâtir ensemble un paysage médiatique responsable et durable.

Oui, nous nous engageons à faire de l’ONC un cadre de concertation, de veille et d’action au service des professionnels des médias et des citoyens.

Notre priorité sera d’accompagner les médias dans leur rôle d’informer, de former, d’éduquer, du renforcement du patriotisme, de la souveraineté, de la paix et de la cohésion sociale.

Mes collègues et moi, membres de l’ONC, tendons la main à tous : institutions partenaires, professionnels des médias, société civile et partenaires techniques. Car c’est ensemble que nous pourrons redonner confiance à nos concitoyens dans leur droit légitime à une information crédible, équilibrée et surtout accessible.

Oui, c’est ensemble que nous pouvons aider les autorités de la Refondation à asseoir une nation libre, solidaire et prospère, dans laquelle le devoir d’informer ne sera point une menace, mais une contribution citoyenne.

Mesdames, Messieurs,

Je saisis cette opportunité pour exprimer, avec la plus haute considération, ma profonde reconnaissance à l’ensemble du personnel administratif de l’Observatoire National de la Communication, dont le sens du devoir, la loyauté, la résilience et l’engagement exemplaire ont contribué à la survie, au rayonnement et à la crédibilité de notre institution.

J’adresse également un hommage sincère aux Présidents qui, au fil des mandats, se sont succédé à la tête de l’institution. Leur vision éclairée, leur dévouement et leur constant souci de renforcer les fondements de la régulation ont permis de bâtir une institution solide, respectée et résolument tournée vers l’avenir. Leur héritage demeure une source d’inspiration et trace la voie pour la poursuite du développement harmonieux et durable de notre mission au service de la Nation.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Continue Reading

LES + LUS

Copyright © 2025 La Voix du Niger design Connect'Impact - Loyal Consulting.