MESSAGE DU PRESIDENT DU CSC, MONSIEUR SALIFOU LABO BOUCHE, A L’OCCASION DE LA COMMEMORATION DU 30EME ANNIVERSAIRE DE LA JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE PRESSE 2023

Bismillahi Rahamani Rahim

Monsieur le Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions

Monsieur le Ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales

Messieurs les anciens présidents du CSC

Mesdames et Messieurs les anciens membres du CSC

Chers Partenaires Techniques et Financiers

Mesdames et Messieurs les responsables des Médias publics et Privés

Mesdames et Messieurs les responsables des organisations socioprofessionnelles des médias

Mesdames et Messieurs les professionnels des médias

Mesdames et Messieurs les membres du personnel administratif et technique du CSC

Distingués invités

Je voudrais de prime abord, adresser mes sincères remerciements, à toutes et à tous, pour avoir répondu à notre invitation, afin de célébrer ensemble, cette journée dédiée à la liberté de la presse par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Cette journée commémorative du 30ème anniversaire de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, placée sous le thème « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme», m’offre l’occasion de saluer les progrès réalisés par notre pays en matière de liberté de la presse.

Faut-il l’affirmer, au Niger, nous disposons aujourd’hui de deux chaines de télévisions publiques, 14 Télévisions privées, 78 radios privées, plus de 240 radios communautaires assurant la proximité avec les populations rurales, une quarantaine d’organes indépendants de presse écrite ainsi que des organes de presse en ligne, qui exercent en toute liberté, dans l’expression de la diversité des opinions et en toute indépendance.

Faut-il également le rappeler que, dans le classement relatif à la liberté de la presse par l’Organisation Reporters Sans Frontières (RSF) 2010-2011, nous avions occupé le 29ème rang mondial avant de nous retrouver aujourd’hui, en 2023, au 61ème rang sur 180 pays classés. Ces différents rangs qu’occupe notre pays, malgré les hauts et les bas, témoignent du respect par le Niger des engagements nationaux et internationaux dans ce domaine.

De l’adoption de la loi 2010-35 du 04 juin 2010, portant régime de la liberté de la presse, qui dépénalise les délits de diffamation, d’injure, d’offense en passant par la signature de la Déclaration de la Montagne de la Table en novembre 2011 et la révision en 2022 de la loi portant répression de la cybercriminalité, des progrès indéniables ont été enregistrés permettant ainsi au Niger de garder un rang honorable dans le classement mondial.

Les indicateurs, quoique connaissant des fluctuations, souvent liées à de simples incompréhensions, sont encourageants et nous rappellent que nous devons œuvrer individuellement et collectivement pour être parmi les meilleurs en matière de respect de la liberté d’expression.

Dans tous les cas, les succès et progrès du Niger dans ce secteur sont à mettre à l’actif de tous les acteurs : Etat, organisations socioprofessionnelles des médias, journalistes, organisations de la société civile, tous s’y sont mis, chacun dans sa sphère de compétence, pour renforcer l’environnement institutionnel, juridique et économique de la liberté de la presse au Niger. Cependant, nous pouvons encore mieux faire !

Je salue particulièrement les efforts consentis par le Gouvernement dans l’adoption de la Loi modifiant et complétant la Loi N°2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger en vue de l’harmoniser avec l’ordonnance 2010-035 du 4 Juin 2010 portant régime de la liberté de la presse.

J’encourage également le professionnalisme dont fait preuve l’écrasante majorité des médias nigériens malgré un environnement économique et de travail difficile.

Je félicite l’ensemble des médias nigériens pour le travail d’intérêt public important qu’ils abattent dans l’intérêt et le grand bien de notre Nation.

Je remercie tous les Partenaires Techniques et Financiers qui œuvrent inlassablement aux côtés, des médias nigériens, des organisations socioprofessionnelles des médias et du CSC pour le renforcement de la liberté de presse.

Mesdames et Messieurs

Distingués invités

Il convient toutefois de reconnaitre que si des efforts sont fournis de part et d’autres pour respecter et renforcer la liberté d’expression, il n’en demeure pas moins que le contexte sécuritaire de notre sous-région, marqué par les actes des Groupes Armés Non Etatiques, la criminalité transnationale et les violences de toutes sortes, commande à tous plus de responsabilité pour la stabilité de nos Etats et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droits.

En effet, dans ce contexte, la désinformation, l’intoxication, la mésinformation et la propagande, en ligne et sur les supports traditionnels d’information, qui ont pris de l’ampleur, ont malheureusement de graves répercussions sur les institutions qui sous-tendent la démocratie, l’État de droit et les droits de l’homme.

Le Conseil Supérieur de la Communication continuera, sans se lasser, de plaider pour plus de professionnalisme, pour l’amélioration de l’environnement de la presse en termes d’accès à l’information, d’indépendance des médias, de liberté de la presse et d’une meilleure rémunération des journalistes à travers l’adoption effective de la convention interprofessionnelle par les entreprises de ce secteur.

Notre principale mission, en effet, prescrite par la Constitution du 25 novembre 2010, est d’assurer et de garantir la liberté et l’indépendance des moyens de communication audiovisuelle, de la presse écrite et électronique dans le respect de la loi et de veiller au respect de la mission de service public conférée aux médias publics et privés. C’est dire que la mission première du CSC n’est pas de réprimer ! Elle est d’assurer l’expression pluraliste des opinions dans les moyens de communication. La répression ne sera pas notre cheval de bataille. Aidez-nous donc à aller dans ce sens.

Mesdames et Messieurs

Distingués invités

Je voudrais, ici, rassurer les journalistes que le CSC, votre Institution, continuera à œuvrer, dans la limite de ses attributions, pour un environnement juridique et économique viable pour la libre expression des opinions et des pensées, l’indépendance des médias ainsi que pour l’émergence de véritables entreprises de presse au Niger, devant se conformer dans leur rôle de 4ème pouvoir.

A cet effet, le Conseil Supérieur de la Communication, en tant qu’autorité de régulation, entend poursuivre ses propositions de réformes des textes au Gouvernement pour une presse libre, indépendante, plurielle ; veiller à la formation du personnel, à la professionnalisation des journalistes et au renforcement de leurs capacités, et mener un plaidoyer pour le rehaussement de la subvention allouée aux entreprises de presse privées. Avec les oreilles attentives qu’on nous prête, nous avons des raisons d’espérer y parvenir.

C’est sur cette note d’espoir que je souhaite à tous les professionnels des médias une bonne Journée Internationale de la Liberté de Presse en réitérant mon appel pour un traitement juste, équitable, objectif, professionnel et responsable de l’information à travers tous les outils de communication.

Vive la liberté de presse !

Vive le Niger !

Que Dieu aide le Niger et son Peuple

Je vous remercie de votre aimable attention