Politique
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU RASSEMBLEMENT DES LEADERS POLITIQUES POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE (RLPDP)
Le 26 juillet 2023, les Forces de défense et de sécurité nationales ont décidé de mettre fin au régime de la 7ème République, faisant ainsi basculer notre pays vers une transition militaire, à l’instar du Mali et du Burkina Faso.
Aujourd’hui, les évènements du 26 juillet sont derrière nous et nous devons savoir raison gardée. Notre devoir est de regarder désormais vers l’avenir que nous devons, avec sérénité et patriotisme, sonder, prospecter tout en ayant un œil sur le passé afin que, plus jamais, autant la gouvernance qui a conduit à l’intrusion de l’armée sur la scène politique, que les coups de force militaire, soient à jamais révolus.
Il faut arrêter de louvoyer et le dire clairement : s’il faut condamner les coups d’État militaire, il faut certainement condamner avec la même véhémence les coups d’État institutionnels et la mal-gouvernance. Ce n’est pas de notre part une permission pour les coups d’État militaire, c’est le triste constat d’une relation de cause à effet. Les mêmes causes, dans les mêmes conditions, produisent les mêmes effets, dit-on.
Notre devoir est aujourd’hui d’aborder l’avenir avec sérénité, clairvoyance et certainement un brin de patriotisme pour distinguer le bon grain de l’ivraie. Il s’agit de ne pas se tromper d’objectifs et de nous donner la main pour mettre en place les jalons d’un meilleur avenir pour le Niger et les générations à venir. C’est un devoir sacré que nous ne saurions trahir au risque de finir dans la poubelle de l’Histoire, notre Histoire.
C’est fort de la conviction que nous avons là, l’opportunité de construire les bases d’un Niger nouveau conforme à nos aspirations et en mesure de répondre aux attentes de ses filles et de ses fils, que nous invitons l’ensemble des forces vives de la nation à apporter leur ferme soutien à la dynamique entamée ; une dynamique qui va nécessairement s’ouvrir sur un diagnostic profond de nos pratiques de gestion. C’est cela qui nous permettra de fixer les fondements solides d’une marche progressive vers un développement durable dans le respect des principes républicains et d’institutions irréprochables sur les mécanismes de bonne gouvernance.
Ainsi, le RASSEMBLEMENT DES LEADERS POLITIQUES POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE (RLPDP) :
- Apporte son soutien indéfectible au CNSP et invite le peuple nigérien à en faire de même ;
- Condamne les sorties apatrides de certains de nos concitoyens qui font particulièrement preuve d’un patriotisme frelaté au point de souhaiter le déluge et le chaos pour leur propre pays ; un pays qui leur a pourtant tout donné ;
- Encourage les partenaires à accompagner le Niger dans sa quête de souveraineté et de libération vis-à-vis d’un système qui lui a valu la triste et inadmissible réputation d’être le pays le plus pauvre alors qu’il regorge de tant de richesses gaspillées.
- Demande aux dirigeants et chefs d’État de la CEDEAO et de l’UEMOA de lever sans condition les sanctions austères qui sont infligées à notre pays si tant il est vrai que ces deux institutions travaillent au bonheur des peuples des États membres et non pour des intérêts étrangers à la communauté.
- S’indigne et rejette de l’attitude paternaliste de la France qui veut coûte que coûte s’immiscer dans les affaires intérieures du Niger conformément au communiqué du Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie CNSP du jeudi 03 août 2023 qui met fin aux accords de défense signés entre 1977 et 2020 entre le Niger et la France ;
- Bannit tout propos et actes discriminatoires, régionalistes, ethnocentristes, et toutes menaces attentatoires aux intérêts et à la cohésion nationale de notre pays ;
- S’insurge contre des apatrides se réclamant nigériens qui écument les médias internationaux et autres tribunes pour s’associer à l’ennemi en vue de poursuivre l’œuvre de vassalisation de notre pays ;
- Demande aux pays amis du Niger de renforcer leurs coopérations avec notre pays dans un moment aussi dur et inédit pour nos concitoyens ;
- Salue les initiatives citoyens des OSC et autres ONGs de développement qui se sont levés pour organiser des activités de résistance citoyennes comme les veillées citoyennes et les exhortent à poursuivre dans l’ancrage de la culture u patriotisme dans notre pays ;
- Demande à la population de rester vigilante pour répondre à toute éventualité tendant à protéger notre pays et sa souveraineté.
- Remercie les amis du Niger qui nous ont manifesté leur solidarité pendant ces moments difficiles de l’édification de notre nation.
Le RASSEMBLEMENT DES LEADERS POLITIQUES POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE (RLPDP) lance un appel au Président du CNSP à aller vers un dialogue inclusif qui permettra de mettre en place les piliers de la transition à conduire. Ce sera à la fois un socle et un levier déterminant qui aura l’avantage :
- D’être issu de la volonté exprimée du peuple nigérien ;
- De répondre aux véritables aspirations des Nigériennes et des Nigériens, notamment en matière de justice et de sécurité.
- De conduire le Niger sur la voie de la stabilité institutionnelle et de la bonne gouvernance qui donnent un sens véritable au développement durable et au progrès.
Fait à Niamey le 08 Août 2023
Ont signé :

Politique
Relation Niger- UE : S’achemine-t-on vers la reprise de la coopération ?

Le mercredi 25 juin 2025, le chargé d’affaires par intérim de la délégation de l’Union Européenne au Niger, Olai Voionmaa a été reçu en audience par le Premier ministre, ministre de l’économie et des finances, Ali Mahamane Lamine Zeine. La coopération entre l’Etat du Niger et la délégation de l’UE est au centre de cette rencontre.

Crédit photo ANP
Depuis plus d’une année, les relations diplomatiques entre l’Union Européenne et la République du Niger ne sont pas au beau fixe. Cette audience du chargé d’affaires par intérim M. Olai Voionmaa est donc une occasion de discuter avec le Premier Ministre sur la possibilité de reprendre la coopération. Il a en effet annoncé que cette entrevue a été l’opportunité : « pour moi de me présenter en tant que chargé des affaires par intérim à la délégation de l’Union européenne ici au Niger. Nous avons également eu l’opportunité de discuter des relations entre l’Union européenne et le Niger, à la suite de la visite du représentant spécial pour le Sahel ».
Par la suite, M. Olai Voianmaa a ajouté qu’il a eu l’opportunité de souligner au Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances l’intérêt de tourner la page pour aller de l’avant et établir une bonne relation entre l’union européenne et le Niger.
Déjà en février dernier, le représentant spécial de l’UE pour le Sahel João Cravinho était en visite au Niger. Il avait lui également souhaité de tourner la page et de reprendre la coopération.
Il faut souligner que depuis sa désignation en tant que chargé d’affaires, M. Olai Voianmaa se bat pour normaliser la relation historique entre le Niger et la délégation de l’Union Européenne.
S. Brah
Politique
Tribune: Séparation CEDEAO-AES : Entre divergences politiques et enjeux de reconnaissance

Les récents événements politiques de l’espace ouest africain enregistrent le 29 janvier 2025 comme la date où la séparation entre l’organisation régionale ouest-africaine et les pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) était devenue une évidence. Le vin est donc tiré.

Déjà la veille, c’était des manifestations dans plusieurs villes du Burkina Faso et du Niger, avec pour motif la célébration de la sortie de la Cédéao. Sur des pancartes, on lisait : « À bas la Cédéao et vive l’AES » ou « Oui à l’AES, non à la Cédéao ». Ou « Adieu la Cédéao aux mains liées ».
Du côté de ces trois pays, le divorce est bel et bien consommé. C’est plutôt la Cédéao et ses dirigeants qui ont du mal à avaler cette couleuvre de divorce après un siècle plein de vie commune, de cohabitation pacifique et intelligente.
En effet, la sortie du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cédéao est la résultante de cette décision qualifiée d’irréversible prise par les trois présidents de transition : Traoré, Goïta et Tiani. Même si le président Allassane Ouattara de la Côte d’ivoire tient dur comme fer pour retrouver le quorum des 15 membres, ce désir ardent vient d’être douché et désamorcé par la déclaration sanctionnant la tournée du président ghanéen, John Dramani Mahama qui évoquait « la nécessité d’une reconnaissance de l’AES par la Cédéao ». La reconnaissance !!!
Le réalisme pour la sécurité
Cette déclaration du président Mahama participe d’un réalisme politico-diplomatique qu’il faudra accepter même s’il consacre une rupture majeure dans l’équilibre politique et diplomatique de la région ouest africain. Car la réponse aux problèmes posés par les trois pays de l’AES est très loin d’être trouvée dans le contexte actuel où les enjeux sécuritaires préoccupent moins la Cédéao à 13.
Le talon d’Achille de notre Cédéao est ostensiblement connu. L’influence externe primant sur les besoins et aspirations réels des occupants de l’espace Cédéao. C’est la raison fondamentale qui a motivé cette décision irrévocable du trio sahélien : s’affranchir d’une organisation qu’ils jugent inféodée aux intérêts occidentaux, impérialistes et éloignée des réalités sécuritaires locales.
Parlons de ces réalités sécuritaires. A la vérité, les enjeux sécuritaires dans le Sahel doivent être une préoccupation partagée par tous les pays de l’espace ouest africain. Si le Sahel reste insécurisé et émaillé fréquemment par des attaques recurrentes, tous les autres pays sont, par voie de conséquence et à l’évidence de la porosité des frontières, aussi dans l’insécurité. Ceci étant, l’effort de contingentement implicite et circonstanciel de l’avancée du terrorisme vers les autres pays notamment côtiers doit être salué et soutenu. Aujourd’hui, l’on a comme l’impression que ce sont uniquement ces trois pays qui sont les plus concernés. Tant s’en faut. Ces derniers constituent, à la vérité, le rideau de fer, le rempart pour les autres pays de l’espace commun. Les opérations militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger permettent de retenir et de contenir les assauts terroristes. Ce qui protège indirectement les 13 pays restants de la Cédéao et impose la vraie question de cohabitation.
Le dilemme de reconnaissance
Il est évident que la reconnaissance internationale d’une organisation régionale communautaire passe par un processus rigoureux, même si l’un des plus importants est bien respecté à savoir la volonté des États souverains décidant d’en créer et en définir les règles et les objectifs. On pourra néanmoins ergoter sur le statut des pilotes : ils ont des putschistes. Cependant…
Si la volonté d’autodétermination des États sahéliens est affirmée, leur reconnaissance sur la scène régionale et internationale est jusqu’à ce jour en rude souffrance. La Cédéao, qui regroupe encore la majorité des économies ouest-africaines, continue de bénéficier d’un soutien diplomatique et financier important, notamment de la part des autres institutions internationales.
Le challenge pour l’AES est de convaincre, mais de quelle manière ? La première et principale étape demeure la légitimité démocratique : ils doivent être démocratiquement élus. Donc, il faut impérativement organiser des élections. Reconnaitre un regroupement porté par des non déclarés à l’issue d’un processus électoral libre et transparent serait un crime contre la doctrine Tobar.
Elle est, en effet, l’une des doctrines qui traitent de la reconnaissance des gouvernements en droit international, surtout la légitimité des régimes issus de coups d’État et leur acceptation sur la scène internationale. Selon cette doctrine, un gouvernement issu d’un coup d’État ou d’un soulèvement non constitutionnel ne doit pas être reconnu tant qu’il n’a pas obtenu l’approbation démocratique de la population par des élections légitimes. De ce fait, les actes posés par les dirigeants bénéficiaires de ces coups d’Etat ne recevront pas d’assentiment au plan international.
Corrélativement à la doctrine Tobar, nous pouvons évoquer la théorie constitutive en matière de reconnaissance internationale qui affirme qu’un État ou une organisation n’existe pleinement en droit international que s’il est reconnu par d’autres États. La reconnaissance confère une légitimité diplomatique et juridique. Un État non reconnu ne peut pas pleinement exercer ses droits sur la scène internationale. Il ne peut non plus l’exercer à travers une association avec d’autres États de même nature.
Au regard de ces principes du droit international public qualifié de droit de coordination et de régulation, on note une forme d’imbroglio découlant des comportements de certains pays de l’espace dont le Togo. Le fait de manifester son intérêt à rejoindre l’AES ne serait pas, de facto, une reconnaissance de cette organisation par un pays » pour le moment » membre de la Cédéao ? Même si on fait fi des conséquences que cela pourrait engendrer, l’on se demande aussi si cette seule reconnaissance qui prend déjà la forme déclarative suffirait-elle à l’AES de faire valoir son statut juridique international ? J’en doute fort.
A l’évidence, le dilemme de reconnaissance se pose à deux niveaux avec acuité. Reconnaitre l’AES pour poser les nouvelles bases de cohabitation et de coopération pour une lutte commune contre le terrorisme en vue de sécuriser l’espace commun ou rester dans cette cacophonie voire ce cocon de méfiance, de défiance et de soupçon qui rend davantage délétère notre territoire à nous tous.
Une solution vitale, surpassant toute considération, doit sortir des deux externes pour la paix en Afrique de l’ouest.
Donis AYIVI
Politiste et Consultant en communication
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