Journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai 2023 : Déclaration du haut représentant au nom de l’Union Européenne
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
La protection de la liberté d’expression, inscrite dans la déclaration universelle des droits de l’homme il y a 75 ans, demeure une priorité essentielle de l’action de l’UE en faveur des droits de l’homme. Cette année, nous nous joignons à l’Unesco pour souligner que la liberté d’expression, plus que jamais, joue un rôle crucial pour tous les autres droits de l’homme et contribue de manière décisive à «Façonner un avenir des droits».
Alors qu’il est essentiel de préserver des médias libres, indépendants et pluralistes pour des démocraties résilientes et saines, la liberté de la presse est aujourd’hui menacée dans la plupart des régions du monde. Les journalistes, les professionnels des médias et tous ceux qui proposent des informations indépendantes de qualité au public, font toute la lumière sur les violations des droits de l’homme et atrocités flagrantes et demandent des comptes aux personnes détentrices du pouvoir, sont de plus en plus souvent confrontés au discrédit, à des menaces et à des attaques, notamment au moyen de la désinformation.
Les reporters sur un territoire ukrainien attaqué, les journalistes en Biélorussie et en Afghanistan, les médias indépendants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les journalistes locaux en Amérique Centrale, les lauréats du prix Nobel aux Philippines et en Russie et bien d’autres professionnels des médias dans le monde entier, y compris en Europe, continuent de payer un prix élevé pour pouvoir exercer leur profession.
Les femmes journalistes sont particulièrement vulnérables aux menaces et aux attaques de plus en plus fréquentes, en ligne comme hors ligne. Elles sont exposées à la stigmatisation, aux discours de haine sexiste, au trolling, aux violences sexuelles et sexistes, voire victimes d’homicides. 73 % des femmes journalistes ont été confrontées à des menaces en ligne, à des abus et à du harcèlement dans le cadre de leur travail. On n’a jamais vu autant de femmes journalistes en détention qu’aujourd’hui.
En tant que fervent défenseur de la liberté d’expression, l’UE condamne toutes formes de menaces et de violences contre les journalistes et soutient les professionnels des médias en danger par l’intermédiaire de missions locales et de programmes dédiés, tels que la plateforme Safejournalists dans les Balkans occidentaux, le projet Support to independent media and fundamental freedoms au Cambodge et le programme Media Resilience en Afghanistan.
En parallèle, l’UE prend des mesures au sein de l’Union en luttant contre les poursuites stratégiques altérant le débat public, en régulant les services et marchés numériques et en proposant une législation européenne sur la liberté des médias.
Simultanément, nous renforçons les capacités critiques pour lutter contre la manipulation de l’information et l’ingérence étrangères et pour aider les citoyens européens à consolider leur résilience face à la désinformation, la manipulation et la propagande avec des initiatives comme la plateforme EUvsDisinfo et l’Observatoire européen des médias numériques.
Défendre et promouvoir la liberté de la presse est une mission universelle qui ne connaît pas de frontières. L’UE restera déterminée à ouvrir le dialogue avec les gouvernements, les médias et la société civile, tant dans les enceintes internationales qu’au niveau local, à prendre des mesures et à renforcer la liberté de presse dans le monde.